Le chef du Pentagone doit discuter de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, et de la coopération en matière de défense avec les pays arabes du Golfe, inquiets de l'influence de l'Iran dans la région.
Alors que la campagne militaire contre l'EI bat son plein, les responsables américains souhaitent en particulier une contribution plus importante des dirigeants du Golfe pour soutenir l'Irak.
"Le succès de la campagne contre l'EI dépend aussi de progrès économiques et politiques" en Irak, a souligné cette semaine Ashton Carter, qui était en visite en Inde et aux Philippines.
Il faut "continuer de soutenir" le Premier ministre Haider al-Abadi dans ses efforts pour bâtir un Irak "décentralisé" et "multiconfessionnel", a estimé M. Carter. "C'est le défi en Irak", a-t-il souligné.
M. Carter doit rencontrer pendant sa visite l'homme fort des Emirats arabes unis, le prince héritier d'Abou Dhabi Mohamed ben Zayed Al-Nahyane, le vice-prince héritier et numéro trois de l'Arabie saoudite Mohamed ben Salmane, le ministre de la Défense du Qatar Khaled ben Mohamed al-Attiya et le roi Salmane d'Arabie saoudite, selon l'entourage du responsable américain.
Il doit aussi s'entretenir avec des responsables militaires américains de la campagne contre l'EI, dont le général Joe Votel, commandant des forces américaines au Moyen-Orient, et le général Sean MacFarland, commandant des forces engagées contre les jihadistes en Irak et Syrie.
L'administration américaine s'est engagée depuis l'automne dans une "accélération" de l'effort militaire contre l'EI, appelant ses alliés à contribuer davantage à la campagne.
Les Etats-Unis s'apprêtent à annoncer une nouvelle augmentation de leurs troupes en Irak, après y avoir déployé au début de l'année une unité de forces spécialisées dans les raids terrestres pour capturer ou tuer des responsables de l'EI.
Les Etats-Unis ont officiellement près de 3.900 militaires en Irak, pour l'essentiel cantonnés à un rôle de formation et de soutien aux troupes irakiennes.
Lors d'un point presse sur la base aérienne d'Al-Dhafra à Abou Dhabi, M. Carter a rappelé que les Etats-Unis cherchaient par ailleurs à renforcer les capacités militaires des pays du Golfe, comme décidé au sommet de Camp David il y a un an.
Les Etats-Unis sont prêts à aider en matière de cyber-défense, de défense anti-missile, ou d'opérations spéciales, a précisé M. Carter.
Les monarchies sunnites du Golfe n'ont pas apprécié l'accord sur le nucléaire iranien négocié avec Téhéran par les Etats-Unis et les autres grandes puissances.
Elles redoutent que la manne financière dont va bénéficier l'Iran du fait de la levée des sanctions internationales ne renforce l'interventionnisme de Téhéran dans la région, à l'image de son soutien aux rebelles chiites houthis au Yémen.
Le Conseil de coopération du Golfe regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Koweït, Oman et le Qatar.
Avec AFP