M. Machar, chef du Mouvement populaire de libération du Soudan - en opposition (SPLM-IO), "se rendra à Juba pour la cérémonie de paix" mercredi, a déclaré ce porte-parole, Lam Paul Gabriel.
Le président sud-soudanais Salva Kiir, le grand rival de M. Machar, et plusieurs chefs d'État de la région sont attendus pour cette cérémonie prévue dans le cadre de l'accord de paix signé le 12 septembre à Addis Abeba et destiné à mettre fin à presque cinq années de guerre civile.
M. Machar, qui aux termes de cet accord doit retrouver son ancien poste de vice-président, n'a plus remis les pieds à Juba depuis qu'il a dû fuir précipitamment la capitale en juillet 2016 après des combats meurtriers entre ses hommes et les forces gouvernementales.
Exilé à l'étranger depuis lors, après avoir dû s'enfuir à pied avec ses soldats en passant par la République démocratique du Congo (RDC), M. Machar "craint pour sa sécurité", a admis son porte-parole.
"Mais la vérité est là: nous sommes pour la paix et ce que nous essayons de faire, c'est de bâtir la confiance", a ajouté Lam Paul Gabriel, précisant que M. Machar voyagerait avec une trentaine d'hommes politiques du SPLM-IO et sans soldats.
En avril 2016, M. Machar était déjà revenu à Juba pour y reprendre ses fonctions de vice-président dans le cadre d'un accord de paix conclu en août 2015. Son retour avait donné lieu à de longues tractations sur le nombre et l'équipement des soldats qui devaient l'accompagner.
Ce nouvel accord de paix laisse sceptiques de nombreux observateurs, qui soulignent que faire travailler ensemble MM. Kiir et Machar ne sera pas une mince affaire, leur coopération ayant toujours dans le passé abouti au chaos et au conflit.
Deux ans et demi à peine après son indépendance, le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 à Juba, lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ancien vice-président, de l'ethnie nuer, de fomenter un coup d'État.
Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d'un tiers de la population, à fuir leur foyer.
Avec AFP