Le club catalan et son adversaire madrilène "devront se mettre d'accord sur la nouvelle date du match", a annoncé la fédération espagnole de football (RFEF) dans un communiqué, en fixant comme date limite lundi 10h00 (08h00 GMT).
Faute d'accord entre les clubs à cette date, la fédération prendra elle-même la décision.
Mercredi, la Ligue de football professionnel (LaLiga) avait demandé à la fédération que le premier clasico de la saison, prévu au Camp Nou le samedi 26 octobre à 13h00 (11h00 GMT), puisse se jouer à Madrid, "en raison de circonstances exceptionnelles au-delà de (son) contrôle". Selon la presse, les deux clubs ont refusé.
A cette date, les partis et associations indépendantistes, mobilisés depuis le début de la semaine contre la condamnation de dirigeants séparatistes, envisagent de convoquer une grande manifestation à Barcelone.
Cinq jours après les lourdes peines de prison infligées lundi à neuf dirigeants indépendantistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017, la situation reste très tendue en Catalogne où la mobilisation séparatiste a été marquée par quatre nuits de violences.
Vendredi, jour de "grève générale", des "marches de la liberté" parties de toute la région devaient converger à Barcelone pour une grande manifestation prévue à 15H00 GMT.
- Zidane fataliste -
Selon le comité de compétition de la RFEF, le Real Madrid a proposé de reprogrammer la rencontre le mercredi 18 décembre. Et le FC Barcelone a lui-même annoncé dans un communiqué qu'il proposerait cette même date aux instances, tout en regrettant le report du match.
"Le désir du club était de jouer le clasico au Camp Nou le 26, comme prévu", a écrit le Barça. "Le club a une confiance absolue dans l'attitude civique et pacifique de ses +socios+ (supporteurs-actionnaires, NDLR), qui s'expriment toujours de manière exemplaire au Camp Nou."
De son côté, l'entraîneur du Real Madrid Zinédine Zidane s'est montré fataliste sur la question de ce report.
"Je sais qu'il y a beaucoup de débats, et c'est normal, mais voilà ma position: quand ce sera le moment, on jouera, à la date qui nous sera indiquée par l'autorité compétente", a-t-il dit en conférence de presse.
Le Français a néanmoins déploré le contexte de ce report: "Comme tout le monde, je n'aime pas la violence, personne n'aime ça. Il y a des images difficiles à voir, mais je ne rentre pas là-dedans."
Ce n'est pas la première fois qu'un clasico de Liga est reporté pour raisons politiques: en 2010, un match qui devait se disputer un dimanche 28 novembre avait dû être décalé au lundi 29 pour raisons de sécurité, à cause de la tenue ce week-end-là d'élections régionales en Catalogne.
Duel hors norme opposant deux des plus grands clubs de la planète, le clasico du Championnat d'Espagne revêt souvent des implications politiques entre l'équipe étendard de l'identité catalane et son grand rival madrilène, considéré comme représentatif de l'Espagne à l'étranger.
C'est aussi une rencontre attendue dans le monde entier: selon la Liga, avec 650 millions de téléspectateurs attendus à chaque édition de cette rivalité plus que centenaire, c'est le match de clubs le plus suivi sur la planète football.