L'ONU souhaite des "élections libres, justes et pacifiques", a déclaré mercredi l'ambassadeur néerlandais à l'ONU, Karel Van Oosterom, qui participe à ce voyage organisé par la Bolivie, présidente en exercice du Conseil en octobre, la France et la Guinée équatoriale.
Les Etats-Unis ne seront représentés que par un chef de cabinet adjoint de la mission américaine. En juillet, l'ambassadrice américaine Nikki Haley n'avait pas eu de feu vert de Kinshasa pour se rendre à nouveau dans le pays après un premier déplacement en 2017, selon des diplomates.
Le voyage est prévu de jeudi à lundi et sera limité à Kinshasa. Le Conseil espère y rencontrer le président Joseph Kabila, son Premier ministre et son chef de la diplomatie, la commission électorale, ainsi que l'opposition et la société civile. Les diplomates discuteront aussi via des liaisons vidéo avec différentes implantations de Casques bleus dans le pays.
La mission de paix Monusco compte quelque 17.000 Casques bleus. Avec un budget annuel d'un peu plus d'un milliard de dollars, il s'agit de l'une des plus importantes missions de l'ONU dans le monde.
La semaine dernière, Joseph Kabila avait exigé devant l'Assemblée générale annuelle des Nations unies un "début effectif et substantiel du retrait" de cette force, ne la jugeant plus utile. Arguant de sa souveraineté, la RDCongo a refusé toute aide financière et logistique de l'ONU pour le processus électoral.
Le président congolais a promis de quitter le pouvoir après le scrutin, plusieurs fois retardé mais désormais "irréversible", selon lui.
Selon des diplomates, la mauvaise entente entre les autorités et l'ONU se traduit actuellement par des réticences congolaises à accepter un déploiement d'avions et d'hélicoptères équipant des bataillons marocain et indonésien de réaction rapide de l'ONU. "Ils sont pour l'instant tatillons pour les autorisations", admet l'un d'eux sous anonymat, évoquant "plein de manifestations d'humeur" de Kinshasa à l'égard de l'ONU.
"Personne n'est contre un retrait à terme de la Monusco, tout dépend de la suite", note-t-on à l'ONU. Mais une telle décision n'est pas facile alors que la Monusco reste "une force de dissuasion" dont la présence dans de petites villes gêne les activités des milices.
Avec AFP