Cette délégation, conduite par les ambassadeurs français, sénégalais et angolais, se rendra du 10 au 14 novembre à Kinshasa, Goma et Beni pour rencontrer le président Joseph Kabila ainsi que des responsables de l'opposition et de la société civile.
Cette délégation "peut exiger qu'une date soit choisie par les Congolais eux-mêmes" pour l'élection présidentielle, à laquelle le président Kabila ne se représenterait pas, a expliqué à des journalistes l'ambassadeur angolais Ismael Gaspar Martins.
"Il (M. Kabila) doit terminer son mandat et laisser quelqu'un d'autre être élu", a-t-il affirmé. Mais cette transition doit s'effectuer de manière "ordonnée", pour ne pas "créer un vide" déstabilisant, a-t-il averti. "Il faut choisir une bonne date (..) Il ne faut pas qu'il y ait l'élection puis la confusion", a-t-il souligné.
Pour l'ambassadeur français François Delattre, l'élection doit se tenir "dès que possible et dans le plein respect de la Constitution".
Le Conseil, a-t-il déclaré, "saisira l'occasion de parler à toutes les parties prenantes en RDC afin qu'elles soient pleinement conscientes de leur responsabilité de préserver la paix et de se montrer prêtes à des compromis".
Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault avait demandé il y a dix jours "que le président (Kabila) annonce qu'il ne se représente pas et qu'une date soit fixée pour l'élection", s'attirant de vives critiques de la majorité au pouvoir à Kinshasa.
M. Ayrault réagissait à un accord signé à Kinshasa entre cette majorité et une frange minoritaire de l'opposition qui reporte à avril 2018 la présidentielle. La majeure partie de l'opposition congolaise a rejeté cet accord.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par des fraudes massives.
Le mandat de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, arrive à son terme le 20 décembre. La Constitution lui interdit de se représenter, mais il ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît désormais impossible à organiser dans les temps.
La RDC a connu les 19 et 20 septembre une explosion de violences - qui ont fait au moins 53 morts, dont quatre policiers, selon l'ONU - liées au report de la présidentielle.
"Nous sommes dans un contexte pré-électoral des plus tendus", a souligné le président du Conseil de sécurité pour novembre, l'ambassadeur sénégalais Fode Seck. "Le Conseil, dans son rôle de prévention, a jugé utile de se rendre en RDC pour parler à tous les acteurs, avec un message de dialogue inter-congolais."