Cette annonce intervient alors que la crainte de délocalisation des industries automobiles monte en Europe, depuis que Washington a introduit de larges subventions en faveur des véhicules électriques construits aux Etats-Unis, dans son plan baptisé IRA (Inflation Reduction Act).
Ces suppressions d'emplois ont été dévoilées à la presse à l'issue d'une assemblée générale des salariés lundi. Elles se feront "principalement sur le site de Cologne" (ouest), même si "tous les sites en Allemagne" sont menacés, a détaillé le porte-parole d'IG Metall.
"Nous sommes extrêmement préoccupés par l’avenir des divisions de développement allemandes et, dans l’ensemble, par l’avenir des sites allemands de Ford", a déclaré le syndicat dans un communiqué publié ultérieurement.
Les suppressions de postes devraient concerner le département "développement de produits" du site de Cologne, où "2.500 des 3.800 employés devraient quitter l'entreprise", a détaillé IG Metall. Au total, 15.000 personnes travaillent sur le site de Cologne.
"L'entreprise souhaite réaliser les principales tâches liées au développement en Amérique du Nord", sur fond de "passage du moteur thermique au moteur électrique", a ajouté le syndicat. Sur son site d'Aix-la-Chapelle (ville allemande située aux frontières belge et néerlandaise), où Ford dispose d'un centre de recherche, "220 salariés doivent craindre pour leur emploi", selon IG Metall.
Enfin, environ "20% des emplois administratifs" sont menacés dans le pays, d'après le syndicat. Contacté, le groupe américain n'était pas en mesure, lundi, de commenter cette information.
Ford est engagé dans la course vers l'électrique, une technologie coûteuse qui requiert une modernisation complète des usines existantes. Dans cette optique, ses sites européens se préparaient déjà à la réorganisation des activités du groupe. Mais jusqu'à récemment, les emplois du site de Cologne semblaient préservés.
En juin dernier, l'entreprise avait dit avoir choisi son usine espagnole pour fabriquer un future modèle électrique, au détriment de son usine de Sarrelouis ville allemande toute proche de la frontière française, menaçant déjà des milliers d'emplois.
Ford a également annoncé cet été des suppressions de plusieurs milliers de postes aux Etats-Unis et en Inde, à l'occasion de conversions d'usines vers l'électrique.