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Le correspondant burundais de la Deutsche Welle libéré de RDC


Marche de journalistes burundais, le 3 mai 2011, Bujumbura, Burundi, Journée mondiale de la liberté de la presse. Appel pour la libération du journaliste Jean-Claude Kavumbagu, accusé de trahison par les autorités.
Marche de journalistes burundais, le 3 mai 2011, Bujumbura, Burundi, Journée mondiale de la liberté de la presse. Appel pour la libération du journaliste Jean-Claude Kavumbagu, accusé de trahison par les autorités.

La radio-télévision allemande Deutsche Welle a annoncé lundi la libération de son correspondant au Burundi, arrêté cinq jours plus tôt en République démocratique du Congo (RDC), où il faisait un reportage sur un camp de réfugiés.

Le porte-parole de la Deutsche Welle, Christoph Jumpelt, s'est néanmoins montré inquiet "que les autorités burundaises ne l'aient pas laissé rentrer voir sa famille".

"Après ce qu'il a injustement vécu en RDC, je ne comprends pas pourquoi il est maintenant détenu par la police burundaise", a-t-il ajouté sur le site internet de la Deutsche Welle. Aucune autre précision n'a été fournie par la chaîne.

Antéditeste Niragira a été arrêté le 17 mai par l'Agence nationale de renseignement (ANR) alors qu'il se trouvait dans le camp de transit de Kavinvira (est), près de la frontière burundaise, qui abrite des réfugiés burundais, avait indiqué plus tôt la Deutsche Welle dans un communiqué.

Accusé par les autorités congolaises d'"espionnage", sans plus de précisions, il a ensuite été transféré dans une prison de la ville voisine d'Uvira, selon ce communiqué.

"L'accusation selon laquelle notre correspondant aurait voulu espionner quoi que ce soit est monstrueuse et dépourvue de tout fondement", avait déclaré Christoph Jumpelt.

La famille de ce journaliste burundais, père de deux enfants et bientôt d'un troisième, avait perdu sa trace mercredi, avant de découvrir où il était détenu deux jours plus tard.

"Cela a été un moment très difficile pour son épouse et toute sa famille, un moment d'angoisse (...) On a craintle pire", a expliqué à l'AFP un membre de sa famille.

"On est un peu rassuré de savoir où il est et qu'il va bien, mais on est aussi très inquiet car les autorités congolaises ont refusé à la famille le droit de lui parler", a-t-il ajouté, sous couvert d'anonymat.

Le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences depuis la candidature en avril 2015 du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année.

Ces violences ont déjà fait de 500 à 2.000 morts, selon les sources (ONU et ONG), des centaines de cas de disparition forcée et de torture et ont poussé à l'exil plus de 400.000 Burundais.

Plus de 36.000 d'entre eux sont réfugiés en RDC, où ils sont installés dans le camp de Lusenda (est), saturé, et dans plusieurs camps de transit.

Avec AFP

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