Le nouveau coronavirus représente "une contrainte opérationnelle supplémentaire" mais "on s'est adaptés", a commenté le général Pascal Facon lors d'une visioconférence avec quelques journalistes.
L'officier a affirmé recenser "très peu de cas" parmi les 5.100 militaires français déployés au sein de la force Barkhane, sans donner de chiffre précis.
"Le Covid-19 n'a pas d'impact sur nos opérations", a-t-il fait valoir, malgré un décalage des relèves et des quatorzaines avant déploiement. Sur place, "on a énormément travaillé à la mise en œuvre de mesures individuelles et collectives pour faire en sorte que cette contrainte soit la plus minime possible".
Quant aux groupes jihadistes contre lesquels se battent les militaires français au Sahel, ils "ont exploité (le virus) comme de la propagande (...) dans l'espace cybernétique, avec pas tellement de succès".
Sur le terrain, "on est toujours dans la dynamique du sommet de Pau (de janvier dernier, ndlr) qui ne faiblit pas, malgré le contexte sanitaire particulier", a ajouté le général. Vantant une "coordination accrue" avec la force conjointe du G5 Sahel (Mauritanie, Tchad, Mali, Niger, Burkina Faso) et les armées nationales, il a évoqué une "énorme pression mise sur l'ennemi, qui est véritablement sur le reculoir".
Ces dernières mois, l'armée française a multiplié les offensives au Sahel, en particulier dans la zone dite des "trois frontières" entre Mali, Niger et Burkina Faso, revendiquant la "neutralisation" de centaines de jihadistes depuis le début de l'année.
La mort en quatre jours de deux soldats de Barkhane, dont un lundi, "montre à la fois l'âpreté du combat mais pas un regain d'activité de l'EIGS, plutôt même l'illustration d'un ennemi aux abois", a affirmé le commandant de la force.
"L'attrition est substantielle. Les coups portés au système de commandement de l'ennemi sont sévères, ses capacités sont considérablement amoindries", a-t-il assuré, tout en refusant de fournir un bilan précis du nombre de jihadistes tués ou capturés.
En outre, les deux principaux groupes jihadistes actifs dans la zone, RVIM (affilié à Al Qaïda) et EIGS, "sont en train de se déchirer entre eux dans une espèce de recomposition, une lutte d'influence", a-t-il noté.
Concernant les exactions extrajudiciaires commises ces derniers mois par les forces de sécurité maliennes et nigériennes, dénoncées dans un récent rapport de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), "ces agissements supposés sont intolérables et peuvent poser un problème en terme de crédibilité des forces", a-t-il commenté, rappelant que la France avait demandé des enquêtes.