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Le coronavirus vient plomber l'industrie de culturelle sénégalaise


Abdoulaye Mbengue dit Kaba, producteur et réalisateur audiovisuel, à Dakar, le 31 août 2020. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Abdoulaye Mbengue dit Kaba, producteur et réalisateur audiovisuel, à Dakar, le 31 août 2020. (VOA/Seydina Aba Gueye)

Au Sénégal, tous les lieux de divertissements ont été fermés et la majorité des acteurs a brusquement été sevrée de revenus. Une situation dramatique pour ces artistes, gérants de boite de nuits et réalisateurs.

Les principales restrictions imposées par les autorités dans la cadre de la riposte contre le coronavirus touchent directement les acteurs culturels. Chez les producteurs et réalisateurs de téléfilms et clips, les tournages et autres prestations ne sont plus d'actualité, comme l'a indiqué à VOA Afrique Abdoulaye Mbengue dit Kaba, directeur de Manko Production.​


"Bien sûr que ça ne marche pas comme avant parce que quand on dit cinéma, quand on dit réalisation audiovisuelle, on dit rassemblement et puisqu’on a interdit les rassemblements et avec les masques aussi logiquement tout s’arrête", déplore-t-il. Le producteur audiovisuel indique que même les répétitions ont été arrêtées pour respecter les injonctions des autorités et éviter les rassemblements.

Le show-business est également très touché avec la fermeture imposée aux lieux de divertissement. Avec cette interdiction prolongée, les gérants de boîtes de nuit sont au bord de la rupture financière. Massamba Ndiaye confie que les conditions actuelles ont mis à terre toutes leurs affaires.

Les restrictions liées au coronavirus mettent le show-business "au bord de la rupture financière"
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"Les boites de nuits ne marchent plus parce qu’avant la crise pandémique le business des boites de nuit marchait à merveille avec la présence des artistes qui jouaient des lives mais avec le coronavirus il n'y a plus personne", se plaint-il.

Massamba Ndiaye estime que ce n'est pas la peur de la maladie qui retient les gens chez eux mais plutôt les mesures préventives imposées par l’État qu'ils sont obligés de respecter car les règles sont inviolables.

"C'est une situation catastrophique", conclut le gérant de boîte de nuit.


Du côté de certains artistes, les dégâts financiers sont beaucoup plus importants. Entre les tournées annulées et les contrats rompus, le groupe de "Job sa Brain" évalue à plusieurs dizaines de millions ses pertes. Des pertes que la maigre subvention de l'État n'a pas pu combler, comme l'affirme Gamou Diarra, un des membres du groupe.

"On devait faire des tournées en France et aux États Unis sans compter nos tournées à l’intérieur du pays. On devait récolter beaucoup d’argent de ces manifestations mais bon il est clair qu’on a beaucoup perdu de cette crise pandémique", affirme cette star du hip-hop sénégalais.

Job sa Brain en concert dans la banlieue de Dakar, le 31 août 2020. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Job sa Brain en concert dans la banlieue de Dakar, le 31 août 2020. (VOA/Seydina Aba Gueye)

Pour lui, l'État les a soutenus mais pas de manière suffisante par rapport aux cachets qu'ils ont dans les manifestations. "Le montant de la subvention n’est que de 126.500. On ne dit pas que cela ne signifie rien mais les autorités doivent mieux penser au devenir des artistes puisque la crise commence à perdurer", explique-t-il.

Les 3 milliards de subvention alloués par l'État n'auront donc pas suffi à perfuser le secteur culturel face aux dommages de la maladie Covid-19.

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