Le dalaï lama, 82 ans, qui vit en exil en Inde, devait s'exprimer dans la capitale botswanaise Gaborone lors d'une conférence spirituelle prévue du 17 au 19 août.
Un communiqué publié tard vendredi soir par son bureau a précisé que le dalaï lama avait exprimé au président du Botswana et aux organisateurs de la conférence ses "profonds regrets" pour l'annulation de sa visite en raison d'un état "d'épuisement'.
"Sa Sainteté doit reconnaître à contrecoeur que son corps de 82 ans lui dit qu'il doit se reposer", selon le communiqué. "Ses médecins lui ont recommandé d'éviter de longs voyages au cours des prochaines semaines, sa Sainteté va retourner à Dharamsala (Inde) pour récupérer".
Pékin considère le dalaï lama comme un "séparatiste" voulant arracher le Tibet à la Chine, et condamne les gouvernements étrangers qui accueillent sur leur sol le prix Nobel de la paix.
Le leader bouddhiste affirme demander une autonomie accrue pour le Tibet, et non l'indépendance.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Lu Kang avait appelé le Botswana à "respecter consciencieusement" la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Chine et à "prendre la bonne décision" en ce qui concerne la visite du dalaï lama.
"La Chine ne s'ingère pas dans les affaires intérieures des autres pays, mais ne tolérera pas qu'un pays tiers fasse quelque chose qui nuit aux intérêts fondamentaux de la Chine", avait déclaré M. Lu lors d'une conférence de presse.
Si le gouvernement botswanais avait affirmé mi-juillet que le président Ian Khama rencontrerait le dalaï lama lorsqu'il se rendrait dans le pays, la ministre des Affaires étrangères du Botswana, Pelonomi Venson-Moitoi, n'a pas évoqué cette rencontre lorsqu'elle a confirmé devant le Parlement la visite "privée" du dalaï lama dans le pays.
Le chef d'Etat "fera preuve de la politesse de base" envers le leader religieux et le traitera comme "un dignitaire étranger" durant sa visite, a-t-elle toutefois assuré.
La Chine est un important partenaire du Botswana, où elle a financé la construction de centrales électriques à charbon, de routes, d'écoles et de ponts.
Avec AFP