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Le duel Trump-DeSantis, au cœur de la bataille pour l'investiture républicaine


Donald Trump en est à sa troisième course à la Maison Blanche, Ron DeSantis n'a lui pas fait ses preuves sur la scène nationale.
Donald Trump en est à sa troisième course à la Maison Blanche, Ron DeSantis n'a lui pas fait ses preuves sur la scène nationale.

La primaire républicaine est encore loin, mais la bataille pour l'investiture fait déjà rage entre l'ex-président américain Donald Trump et son grand rival Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, nouveau chouchou des conservateurs.

Ron DeSantis représente – pour le moment – la seule menace crédible pour l'ancien président. Leur âpre face-à-face promet d'être centré sur leurs personnalités et leur capacité supposée à gagner l'élection présidentielle de 2024. D'autres candidats moins connus se sont déclarés, mais Donald Trump, 76 ans, a réservé ses attaques les plus féroces à son adversaire Ron DeSantis, 44 ans.

Le milliardaire en est à sa troisième course à la Maison Blanche, qu'il avait quittée, très amer, en janvier 2021, après sa défaite face au démocrate Joe Biden. Ron DeSantis – qui, contrairement aux apparences, n'est pas encore officiellement candidat – n'a pas fait ses preuves sur la scène nationale.

Hormis l'expérience, les points communs ne manquent pas entre ces deux résidents de la Floride. Un style populiste, le goût de la mise en scène, des relations conflictuelles avec les médias. Ou encore un combat proclamé contre le "wokisme", la "bien-pensance" honnie par les conservateurs. Mais pour réussir à convaincre les républicains, les rivaux vont sans doute devoir insister sur leurs différences, notamment de personnalités.

Ils n'ont pourtant pas toujours été opposés. Donald Trump avait soutenu en 2018 Ron DeSantis, alors candidat au poste de gouverneur, avant de s'en distancier après la réélection triomphale de son ex-poulain l'an dernier.

"Médiocre"

Fidèle à son style, Donald Trump ne mâche désormais pas ses mots s'agissant de son principal concurrent, qu'il accuse d'être un "gouverneur médiocre".

Ron DeSantis a récemment répliqué avec l'une de ses attaques les plus directes, faisant une distinction entre son style "sans mélodrame quotidien" et le parfum de scandale qui colle à l'ancien président, cerné par les affaires judiciaires. Mais il se garde de critiquer le bilan de Donald Trump, mettant surtout en avant leurs différences de style.

Deux événements mettent en évidence les clivages des républicains
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"En matière de politiques, ils sont probablement très similaires", estime Saul Anuzis, consultant et ancien responsable républicain. "Mais leur style, leur façon de gouverner, c'est là que se trouve la vraie différence." Ron DeSantis, ancien combattant, diplômé d'Harvard et de Yale, a des origines sociales bien plus modestes que celles de Donald Trump, héritier d'un empire immobilier.

Le gouverneur "n'a pas peur de se battre, mais le fait de façon plus douce", juge Saul Anuzis. Il a face à lui un candidat "dont la personnalité fait de l'ombre à presque tout", analyse Matthew Continetti, du cercle de réflexion American Enterprise Institute, classé à droite.

Popularité

L'expert souligne que Donald Trump est "très populaire auprès de sa base, mais les deux-tiers du pays ne veulent pas qu'il soit de nouveau président". M. Continetti mise donc plutôt sur Ron DeSantis pour battre le candidat démocrate en 2024 – très probablement le président sortant Joe Biden.

D'autant que les ennuis judiciaires autour de Donald Trump risquent de lui poser problème. Accusé d'avoir acheté le silence d'une actrice de films X, il est aussi sous la menace d'enquêtes sur ses pressions électorales en Géorgie en 2020 et la gestion d'archives classifiées de la Maison Blanche.

Ron DeSantis, de son côté, a fait de la Floride une véritable vitrine de ses politiques conservatrices, s'attaquant par exemple à l'enseignement des sujets liés à l'orientation sexuelle ou au genre. Mais sa "campagne" – qui n'en est techniquement pas encore une – a pris un coup quand il a qualifié la guerre en Ukraine de simple "conflit territorial".

Et Donald Trump, même empêtré dans des scandales, reste une figure majeure du parti républicain, d'autant plus que l'amour de ses fans les plus fidèles est sans limite.

"Je pense que DeSantis, ou qui que ce soit d'autre, n'a aucun intérêt à attaquer Trump à ce stade", assure à l'AFP Saul Anuzis. "DeSantis est maître de son calendrier", ajoute-t-il. "Jusque-là, il a été très discipliné, et je pense que sa discipline lui bénéficie grandement."

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