A l'issue d'une brève audience, un tribunal de Johannesburg l'a remis en liberté sous strict contrôle judiciaire et en échange d'une caution de 100.000 rands (6.500 euros).
Agé de 34 ans, Duduzane Zuma est accusé d'avoir participé en octobre 2015 à une rencontre au cours de laquelle un des frères Gupta, Ajay, a proposé le poste de ministre des Finances à Mcebisi Jonas, qui était alors vice-ministre.
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Dans une déclaration sous serment, M. Jonas a expliqué que le maroquin lui avait été offert en échange de son obéissance aux instructions des Gupta et d'une enveloppe de 600 millions de rands (38 millions d'euros).
Ajay Gupta a catégoriquement démenti ces allégations.
"Les charges (retenues contre Duduzane Zuma) sont fondées sur les déclarations de Mcebisi Jonas", a déclaré à l'issue de l'audience son avocat, Rudy Krauss, à la presse. "Il est innocent, bien sûr, c'est ce que nous allons plaider", a-t-il ajouté.
"Il (M. Zuma) a été inculpé de corruption pour avoir offert une gratification injustifiée à un personne en charge d'une fonction publique et pour corruption en bande organisée", a confirmé un porte-parole du parquet, Phindi Mjonondwane. "Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire parce qu'il coopère", a ajouté le magistrat.
Selon l'unité d'élite de la police judiciaire sud-africaine (Hawks), Duduzane Zuma est contraint de pointer deux fois par semaine au commissariat de police et a dû rendre ses deux passeports "de façon à assurer sa présence au tribunal".
Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), s'est réjouie lundi de son inculpation. "Nous espérons que l'enquête en cours permette aussi d'inculper Atul et Ajay Gupta de corruption", a espéré un de ses dirigeants, David Maynier.
La prochaine audience a été fixée au 24 janvier 2019.
Duduzane Zuma doit comparaître jeudi devant un autre tribunal pour avoir causé la mort accidentelle de deux personnes au volant de sa voiture en 2014.
Jacob Zuma a été contraint de démissionner il y a deux mois après avoir été lâché par son parti, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir, à cause des accusations portées contre lui dans plusieurs affaires politico-financières.
D'origine indienne, les trois frères Gupta se sont installés en 1993 en Afrique du Sud. Ils sont accusés d'avoir profité de leur proximité de Jacob Zuma pour infiltrer l'appareil d'Etat et obtenir de juteux contrats ou des avantages indus.
Le successeur de Jacob Zuma à la tête de l'ANC et du pays, Cyril Ramaphosa, a fait de la lutte contre la corruption sa priorité.
Une commission d'enquête judiciaire doit se réunir à partir d'août pour examiner les dossiers de corruption dans lesquels est impliqué l'ancien chef de l'Etat.
Avec AFP