Le FMI a approuvé lundi le déboursement d'une nouvelle tranche de prêt de 27,7 millions de dollars au Tchad, au motif des progrès accomplis dans le domaine des réformes structurelles.
Néanmoins, le Tchad doit "redoubler d'efforts pour soutenir le rythme des changements structurels dans le secteur pétrolier", a averti le FMI dans un communiqué, mettant également en garde le gouvernement de N’Djamena contre le risque de surendettement, quir este élevé. Le Fonds a invité le pays à "mener une politique prudente sur le plan des finances publiques et de l'emprunt".
Le ministre tchadien des Finances et du Budget, Kordjé Bedoumra, s’est félicité de l’appui du FMI. Candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), il a évoqué certains des défis qu’elle serait appelée à relever, notamment, pour aider à mitiger le chômage, qui impacte durement la jeunesse africaine.
"La banque peut prendre plusieurs initiatives", a-t-il déclaré sur VOA Afrique.
"La création de l’emploi pour les jeunes va inévitablement avec le secteur privé. Donc, il faut absolument faire la promotion du secteur privé de façon extrêmement vigoureuse, en assistant d’abord des pays à créer les conditions nécessaires à la promotion du secteur privé".
Par ailleurs, il faut mettre en place les politiques et fonds nécessaires au soutien des PME et des PMI - les petites et moyennes entreprises et industries - a poursuivi le ministre. Elles sont sources d’emplois et de richesses, « mais dans beaucoup de pays il n’y a rien pour les assister ». On peut également mettre en place des mécanismes de garantie au niveau des tous les financements des PME/PMI, ajoute M. Bedoumra.
L’entreprenariat doit être soutenu « très fort » par le microcrédit, a estimé le ministre tchadien des Finances et du Budget. Car cela permet de joindre les populations les plus démunies, dans les communautés les plus isolées, et de leur offrir des ressources.
Concernant la nouvelle tranche de prêt du FMI au Tchad, au motif des progrès accomplis dans le domaine des réformes structurelles, M. Bedoumra a salué une décision qui « est une reconnaissance des efforts du Tchad ». Les réformes mises en place par N’Djaména ont permis au pays de renouer en 2014 avec l’institution de Bretton Woods, a-t-il noté.
L’accord FEC triennal en faveur du Tchad, d’un montant équivalent à environ 110,9 millions de dollars, a été approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 1er août 2014.
"En dépit de la chute des prix du pétrole, de la détérioration de la sécurité régionale et des arrivées de réfugiés qui s’ensuivent, les résultats obtenus dans le cadre du programme économique appuyé par le FMI ont été dans l’ensemble satisfaisants en 2014", a constaté Mitsuhiro Furusawa, président par intérim et directeur général adjoint du FMI. "Le Tchad a accompli des progrès louables sur le plan de la transparence des flux de recettes pétrolières et respecte pleinement les normes de l’initiative pour la transparence des industries extractives".
Toujours selon M. Furusawa, qui est cité dans un communiqué du FMI, "le fardeau de la dette extérieure(du Tchad) diminuera sensiblement après le point d’achèvement de l’initiative PPTE, ce qui permettra de dégager des ressources pour l’investissement et la réduction de la pauvreté".
Cette annulation, a renchéri M. Bedoumra, « donnera accès à beaucoup plus d’instruments de financement » notamment au niveau des institutions. "Cela créé aussi une crédibilité pour notre pays, en terme d’accès aux marchés financiers".
"C’est une grande étape", a-t-il conclu.