"Nous recevons 8 milliards de francs CFA (12 millions d'euros) au titre du 11e Fed (Fonds européen de développement) quand, dans le même temps, d'autres pays reçoivent 400 milliards de francs (600 millions d'euros)", a rappelé le porte-parole, Alain-Claude Bilie-By-Nzé.
"Est-ce que ceci justifie qu'il y ait des intrustions intempestives sur les questions de souveraineté comme l'élection présidentielle?", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
"La question n'est pas de rompre ou de ne pas rompre" la coopération avec l'UE, a-t-il ajouté, prenant un exemple concret: "Nous allons examiner l'acccord de pêche et nous verrons ce que le Gabon gagne et ce que le Gabon perd, ce que l'Union européenne gagne et ce qu'elle apporte".
Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution non contraignante s'inquiétant des crises politiques au Gabon et en République démocratique du Congo (RDC).
Dans le cas du Gabon, les eurodéputés estiment que le scrutin présidentiel du 27 août ayant abouti à la réélection d'Ali Bongo "manque de transparence", ce qui à leurs yeux "remet en cause la légitimité" du vainqueur.
Une Mission d'observation électorale (MOE) de l'UE était arrivée aux mêmes conclusions, à la grande satisfaction du rival d'Ali Bongo, Jean Ping, qui se proclame toujours "le président élu".
"Certains parlementaires (européens) ont fait preuve depuis le début d'un activisme et d'un zèle que rien ne justifie", a estimé M. Bilie-By-Nzé, dénonçant un "acharnement sans précédent".
"Les députés européens ne sont pas élus par les populations gabonaises. Rien ne leur donne le droit de décider qui est démocrate ou qui ne l'est pas (...)", a-t-il ajouté.