La police nigériane a accepté de cesser d'utiliser la force contre les manifestants qui les accusent de brutalité, a déclaré la présidence mardi, un jour après que des agents des forces de l'ordre aient tiré à balles réelles sur des manifestants à Lagos où un fonctionnaire a déclaré que deux personnes avaient été tuées.
Les manifestants demandent depuis près d'une semaine que les forces de l'ordre cessent d'utiliser la force contre eux. Mais les marches exigeant le démantèlement de l'unité de police anti-vol - connue sous le nom de SARS - ont été accueillies par des passages à tabac, des tirs de gaz lacrymogènes et des coups de feu.
La détermination des manifestants – essentiellement les jeunes – a fini par l’emporter. Dimanche les autorités nigérianes ont annoncé la dissolution de l’unité SARS. Jugeant que ce n’était pas assez, les manifestants sont encore descendus dans la rue.
Les protestations se sont également étendues à la ville pétrolière de Port Harcourt, dans le sud du pays. Là-bas, des centaines de personnes ont participé à la marche, défiant un ordre du gouverneur de l'État de Rivers, Nyesom Wike, qui a déclaré sur Twitter que de telles manifestations étaient "interdites".
Au final, le gouvernement nigérian a annoncé mardi que les autorités accédaient aux cinq principales exigences des manifestants véhiculées sur les réseaux sociaux par le hashtag #5for5.
La présidence a également indiqué que la Commission nationale des droits de l'homme du Nigeria mettra en place, en l’espace d’une semaine, un panel chargé d'enquêter sur les violations présumées des droits de l'homme par les agents de la SARS et d'autres unités de police.