"Effectivement, lors des dernières manifestations, il y a eu des rebelles qui ont été arrêtés. Ceux qui cherchent à déstabiliser notre pays vont déchanter", a déclaré le ministre des Collectivités locales et porte-parole du gouvernement Oumar Guèye, interrogé sur des informations parues dans la presse. "La justice va faire son travail", a dit M. Guèye lors d'une conférence de presse, sans préciser le nombre et l'identité des personnes arrêtées.
Des informations sur les réseaux sociaux ont fait état mercredi de l'arrestation le même jour de rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, indépendantiste) qui seraient venus à Dakar pour la manifestation contre le pouvoir à l'appel de la coalition d'opposition Yewwi Askan Wi.
La principale figure de Yewwi Askan Wi est Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, principale ville de Casamance. La tension est forte à l'approche des législatives du 31 juillet après l'invalidation par le Conseil constitutionnel de la candidature de M. Sonko et de certains noms de l'opposition, empêchés de concourir.
M. Sonko et d'autres leaders ont menacé lors de la manifestation d'empêcher la tenue des élections si Yewwi Askan Wi n'y participait pas. Le parti de M. Sonko n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP sur les déclarations du gouvernement.
La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d'un des plus vieux conflits du continent depuis que des indépendantistes ont pris le maquis avec un armement rudimentaire après la répression d'une marche du MFDC en décembre 1982.
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l'économie, le conflit a persisté à petit feu. L'armée sénégalaise a lancé une nouvelle opération contre la rébellion en mars.