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Le gouvernement sud-soudanais dit en "avoir assez" de Riek Machar


Riek Machar, alors premier vice-président du Soudan du Sud, regarde le président Salva Kiir assis à la suite de la première réunion d'un nouveau gouvernement de coalition de transition, dans la capitale Juba, Soudan du Sud, le 29 avril 2016
Riek Machar, alors premier vice-président du Soudan du Sud, regarde le président Salva Kiir assis à la suite de la première réunion d'un nouveau gouvernement de coalition de transition, dans la capitale Juba, Soudan du Sud, le 29 avril 2016

Le gouvernement sud-soudanais "en a assez" du chef rebelle Riek Machar et ne veut pas de lui dans le gouvernement d'union nationale, a déclaré vendredi à Addis Abeba le ministre de l'Information Michael Makuei, au lendemain d'un sommet régional destiné à relancer le processus de paix au Soudan du Sud.

"Nous en avons assez de Riek Machar, des dommages que Riek Machar a causés aux Sud-Soudanais", a déclaré M. Makuei en conférence de presse, laissant mal augurer du processus de réconciliation que tentent de promouvoir les principaux dirigeants d'Afrique de l'Est.

"En tant que Sud-Soudanais, pas seulement le président, mais en tant que Sud-Soudanais, nous disons qu'assez c'est assez et s'il (Machar) veut être président, il n'a qu'à attendre les élections", a ajouté M. Makuei, un des durs du régime sud-soudanais.

>> Lire aussi : Les chefs d'Etat est-africains appellent à relancer les pourparlers au Soudan du Sud

Le chef rebelle s'était entretenu mercredi soir à Addis Abeba avec le président sud-soudanais Salva Kiir, pour la première fois en deux ans. Cette rencontre a laissé percer l'espoir que puisse être trouvée une solution négociée à la guerre civile qui ravage le Soudan du Sud depuis décembre 2013.

Mais la prise de position du gouvernement sud-soudanais, deux jours seulement après cette entrevue symbolique, montre à quel point les inimités sont solidement enracinées, en dépit des sourires et accolades de façade.

M. Makuei a accusé le chef rebelle d'avoir tout au long de sa carrière tenté plusieurs coups d'État, et estimé qu'il n'avait donc pas sa place dans un gouvernement d'union. "Nous ne voulons pas de lui politiquement", a-t-il insisté.

Le gouvernement a cependant cédé à la requête des chefs d'État de l'Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement), l'organisation régionale qui oeuvre depuis de longs mois à réactiver le processus de paix, de participer à une nouvelle rencontre entre MM. Machar et Kiir lundi à Khartoum, au Soudan.

"C'était une décision des chefs d'État (de l'Igad) et nous la respecterons", a ajouté M. Makuei.

Le ministre des Affaires étrangères Martin Elia a assuré, lors de la même conférence de presse, que le gouvernement restait déterminé à obtenir la paix et que c'est pour montrer son engagement en ce sens que M. Kiir avait accepté de rencontrer M. Machar.

Le conflit au Soudan du Sud, qui a éclaté en décembre 2013, a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Avec AFP

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