En recevant dimanche le président Hassan Rohani et le gouvernement, l'ayatollah Khamenei a insisté sur "la nécessité de développer la diplomatie et les relations avec les autres pays", selon la transcription d'une partie de ses remarques publiée en anglais.
"A l'exception de quelques cas peu nombreux - comme les États-Unis, il faut étendre et développer les relations de l'Iran avec les autres pays, y compris l'Ouest et l'Est", a ajouté M. Khamenei.
Depuis que les États-Unis ont annoncé en mai leur sortie de l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015 et le renforcement de leurs sanctions contre la République islamique, Téhéran multiplie les contacts diplomatiques pour chercher du soutien contre Washington sur la scène internationale et tenter de contrer l'effet de ces sanctions extraterritoriales.
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En 1979, l'un des slogans les plus populaires de la révolution iranienne était "Ni Ouest, Ni Est, République islamique", marquant la volonté du nouveau pouvoir de trouver une voie indépendante des "Deux Grands" de l'époque: États-Unis et Union soviétique.
L'accord sur le nucléaire iranien a été conclu à Vienne le 14 juillet 2015 entre l'Iran et le groupe 5+1 : Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne.
Il a permis de sortir l'Iran de son isolement grâce à la levée d'une partie des sanctions internationales visant Téhéran en échange d'une limitation drastique du programme nucléaire iranien et de l'engagement de l'Iran à ne jamais chercher à sa doter de l'arme atomique.
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Déçu des retombées économiques de cet accord, et notamment d'un afflux d'investissements européens en Iran jugés trop faibles, M. Khamenei avait donné en février un signal fort en faveur du développement des liens de son pays avec la Russie et l'Asie. "En matière de politique étrangère, préférer l'Orient à l'Occident [...] est une de nos priorités", avait-il affirmé
Après le retrait américain de l'accord de Vienne, M. Khamenei a exigé des Européens qu'ils donnent des "garanties réelles" permettant de préserver les intérêts économiques iraniens afin que Téhéran reste dans l'accord, tout en estimant qu'on ne pouvait "pas [leur] faire confiance".
Selon son site internet, le guide a exhorté dimanche le gouvernement à "l'action et au dynamisme" car, selon lui, "l'économie du pays ne peut pas se permettre d'attendre que les Européens offrent des garanties".
Avec AFP