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Le Kenya veut "aller de l'avant" après la confirmation de l'élection de Ruto


William Ruto deviendra officiellement le 13 septembre le cinquième président du Kenya depuis son indépendance.
William Ruto deviendra officiellement le 13 septembre le cinquième président du Kenya depuis son indépendance.

Joie, résignation mais surtout soulagement: après la confirmation lundi par la Cour suprême de l'élection de William Ruto à la présidence, de nombreux Kényans espéraient que l'épilogue de ce feuilleton électoral permette enfin au pays d'"aller de l'avant".

A Sugoi, village natal de Ruto dans la vallée du Rift (ouest), des foules se sont réunies, dansant dans les rues, agitant des portraits du nouveau chef de l'Etat et remerciant Dieu pour cette victoire lors de l'élection du 9 août, l’une des plus serrées de l’histoire du pays d’Afrique de l’Est.

William Ruto, 55 ans, deviendra officiellement le 13 septembre, après avoir prêté serment, le cinquième président de la République du Kenya depuis son indépendance en 1963.

"Je suis si content, si content", réagit, tout sourire, Boniface Siene, 45 ans, qui cumule des emplois d'agent de sécurité et de boda boda (motos-taxi) à Nairobi, la capitale kényane. "Je n'avais aucun doute (sur la décision de la Cour), mais maintenant le pays peut aller de l'avant. Nous voulons du changement et William Ruto va l'apporter", assure-t-il.

Le centre-ville d'Eldoret, fief de Ruto, a été envahi d'une foule vêtue de jaune - la couleur du parti de l'enfant du pays - et de colliers de "sinendet", plante traditionnelle utilisée pour les cérémonies festives par l'ethnie Kalenjin.

De leur côté, les soutiens de Raila Odinga, figure de la vie politique kényane qui, à 77 ans, a essuyé sa cinquième défaite en autant de candidatures à la présidence, se sont résignés.

A Kisumu, au bord du Lac Victoria, des messages appelant à la paix avaient été placardés dans la ville, où la police patrouillait trois semaines après les échauffourées qui avaient suivi l’annonce des résultats le 15 août.

"Nous réunir"

Le Kenya, toujours hanté par des violences meurtrières qui ont suivi de précédents scrutins, avait attendu avec anxiété la décision de la Cour suprême. "Nous ne voulons pas de problèmes, parce que nous nous sommes rendus compte que c’est nous qui en souffrons", a déclaré Nelima Atieno, une vendeuse de vêtements d’occasion à Kisumu.

"Nous ne pouvons pas changer le verdict même si c’est douloureux", a abondé Kevin Omolo, un conducteur de minibus. "Nous ne voulons pas que les gens manifestent". A Nairobi, beaucoup espéraient que la vie reprenne après des semaines d'incertitude.

Le Kenya est une des économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Est, mais le pays de 50 millions d'habitants est plombé par une inflation galopante et un important taux de chômage, particulièrement chez les plus jeunes.

"Cette décision (de la Cour) est bonne pour le pays. Je m'attendais à des émeutes mais cette annonce nous permet d'aller de l'avant", a déclaré Caroline, une vendeuse de fleurs de 30 ans qui assure ne pas vouloir "seulement des emplois"

"Ce que nous voulons, c'est la paix, et aujourd'hui, après cette décision, tout est calme ici. Cette décision va permettre de nous réunir", a estimé de son côté Nicolas, un jardinier de 30 ans.

Une analyse partagée par Albert Ouma, un partisan de William Ruto à Mombasa, deuxième ville du pays sur la côte. "La Cour suprême a donné un très bon verdict, (les juges) ont regardé ce qu’il y avait de mieux dans l’intérêt du pays", estime-t-il en soulignant que "les Kényans doivent restés unis et travailler pour construire cette nation".

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