"Les questions soulevées sont nombreuses et complexes et je ne peux statuer hâtivement. J'ajourne l'audience jusqu'au 26 avril", a déclaré le juge Greenwell Malumani.
Le 11 avril, la police a interpellé M. Hichilema, accusé d'avoir gêné le passage de la caravane de son rival, le président Edgar Lungu lors d'un déplacement en province au début du mois.
Le dirigeant du Parti uni pour le développement national (UPND) a été inculpé dans la foulée pour "insultes", "refus d'obtempérer à une injonction policière" mais aussi pour "trahison".
Il aurait, selon l'accusation, entrepris de "renverser par des moyens illégaux le gouvernement du président Edgar Lungu, à des dates inconnues entre le 10 octobre 2016 et le 8 avril 2017.
Les avocats de celui que l'on surnomme "HH" ont sollicité du juge Malumani l'abandon de ces charges de "trahison", passibles de quinze ans de prison à la peine de mort et dont la gravité interdit toute possibilité de libération sous caution.
Jeudi, ils ont dénoncé le climat délétère dans lequel se déroule selon eux le procès, en raison notamment de la forte présence policière y compris au sein de la salle d'audience.
Les autorités ont justifié ce déploiement par une série d'incidents attribués aux partisans de M. Hichilema survenus dans le pays depuis son arrestation, dont l'incendie d'un marché de Lusaka ou celui d'un tribunal jeudi dans la province de Mongu (ouest).
Le porte-parole du président Lungu a laissé entendre jeudi soir à l'AFP que l'état d'urgence pourrait être décrété dans ces régions.
"Le président a publié une déclaration disant qu'il n'était pas satisfait (de ces incidents)", a déclaré Amos Chanda, "il déplore que l'éventuelle instauration de l'état d'urgence nuirait au public mais il a prévenu qu'il ne faudrait pas le pousser à le faire".
Les partisans du dirigeant de l'UPND jugent "politiques" les poursuites intentées contre lui et estiment qu'elles ne sont motivées par son refus de reconnaître la réélection de M. Lungu lors des élections d'août dernier.
Hakainde Hichilema, opposant historique en Zambie, a échoué en août dernier pour la cinquième fois consécutive à la présidentielle.
Battu de seulement 100.000 voix (2,5% des suffrages) par Edgar Lungu, au pouvoir depuis 2015, il continue de contester ces résultats en arguant de fraudes, malgré leur validation par la Cour constitutionnelle.
Avec AFP