"L'Etat du Sénégal s'est introduit par effraction dans un procès où il n'a rien à faire. Sa constitution comme partie civile est irrecevable", a lancé l'un des avocats de la défense, Me Ciré Clédor Ly.
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L'avocat a souligné que les collectivités locales au Sénégal "avaient un patrimoine et des ressources distincts" de ceux de l'Etat. "Il n'existe aucun lien financier entre l'Etat et ces personnes morales" - les collectivités locales -, qui sont dotées de "l'autonomie financière".
Ouvert le 14 décembre, le procès de Khalifa Sall, l'un des principaux opposants au président Macky Sall, avait été reporté à deux reprises, avant le début effectif des débats mardi.
Il devait reprendre mercredi à 9h TU, a déclaré le président du Tribunal, Malick Lamotte.
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Le maire de Dakar, en boubou et bonnet blancs, était présent avec ses sept coprévenus. Il a été acclamé par ses partisans venus dans une salle comble du palais de justice. Il a levé le bras en signe de victoire et salué la foule, tout sourire.
Depuis son arrestation en mars, toutes ses demandes de liberté provisoire ont été rejetées.
Ses avocats ont déposé début janvier une requête devant la cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à Abuja.
Cette requête vise notamment "des violations" par l'Etat du Sénégal "de tous les droits de Khalifa Sall depuis le début de la procédure" et à demander "des mesures conservatoires", notamment un élargissement du maire, a affirmé l'un d'eux, Me Demba Ciré Bathily. "Nous sommes convoqués le 30 janvier" à Abuja.
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Khalifa Sall et ses coprévenus doivent répondre de dépenses "non justifiées" de 2,7 millions d'euros prélevés sur plusieurs années, selon la justice, dans les caisses de la mairie, ce qu'ils ont à nouveau nié mardi.
L'homme politique, ancien ministre, maire de Dakar depuis 2009, avait été élu député en juillet.
Khalifa Sall avait présenté à Dakar une liste dissidente victorieuse aux élections locales de 2014. Il a ensuite multiplié les critiques contre la coalition présidentielle, appelant notamment à voter non au référendum constitutionnel du 20 mars 2016.
Ses partisans imputent ses déboires judiciaires à cette fronde et à sa volonté de se présenter à la présidentielle en 2019, des soupçons rejetés par les responsables du pouvoir.
Avec AFP