"La ville de Dakar s'honore d'être associée à cette belle fête de la mémoire. L'esclavage est pour nous un atout. Je ne fais pas partie de ceux qui le considèrent comme un handicap. Il le fut certainement" dans le passé, a déclaré M. Sall dans la mairie de la capitale sénégalaise en présence de diplomates européens, sud-américains et africains, d'universitaires, d'hommes politiques et d'étudiants.
"Il ne s'agit pas de se complaire dans cette sorte de litanie" sur la responsabilité de la traite dans la situation actuelle de l'Afrique mais de "procéder à une introspection et (voir) comment construire demain. C'est la meilleure leçon qu'il faut tirer de l'esclavage", a-t-il ajouté.
D'autres peuples que les Africains ont connu l'esclavage mais "ont fait de ces tragiques moments un socle à partir duquel ils se reconstruisent", a dit le maire socialiste de Dakar, considéré comme un possible prétendant à l'élection présidentielle de 2019.
Cette deuxième édition de la Journée nationale de commémoration de la traite des Noirs et de l'esclavage, le 27 avril - date de l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises en 1848 - tout comme la première en 2015, était organisée par "Mémoires et partages", une association basée à Bordeaux (sud-ouest), ancien grand port négrier français.
Le souvenir de l'esclavage "éloigne l'humanité du pire, l'oubli" de ce phénomène, a affirmé Karfa Diallo, responsable de "Mémoires et partages".
Le Sénégal a adopté en 2010 une loi criminalisant la traite négrière, faisant de cette ancienne colonie française le premier pays africain à se doter d'une législation inspirée de la loi votée le 10 mai 2001 en France à l'initiative de Christiane Taubira, alors députée de Guyane.
La question de la traite négrière et plus généralement de l'esclavage, est sensible au Sénégal, où se trouve Gorée, au large de Dakar, l'île symbole de la traite à destination des Amériques, dont la célèbre "Maison des esclaves" est depuis 1978 inscrite au Patrimoine mondial de l'humanité.
Avec AFP