"Le Mali est en train de renaître, maintenant il faut être au rendez-vous" et mettre en oeuvre les accords de paix signés en 2015 à Alger avec l'ex-rébellion à dominante touareg et jamais appliqués, a affirmé à l'AFP le ministre français à l'issue d'un déplacement à Bamako au cours duquel il a notamment assisté à une parade militaire à l'occasion du 58e anniversaire de l'indépendance, un "défilé de la fierté retrouvée".
"Le Mali a retrouvé sa fierté et les conditions sont réunies pour qu'une phase de stabilisation et de réconciliation se mette en oeuvre, tous les éléments sont là", a ajouté M. Le Drian, qui sent "une réelle volonté" en ce sens du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et du Premier ministre Souleymou Boubeye Maïga qu'il a rencontrés.
Mais cet "espace" est "contraint" selon lui. L'Etat malien, très centralisé, doit "engager la régionalisation". Le président IBK "veut le faire par une réforme de la constitution", selon le ministre.
Il doit également mettre en oeuvre le processus de démobilisation et de désarmement des groupes armés signataires de l'accord. Il faut également "renforcer la présence de l'Etat malien au centre (du pays), dont il a tendance à disparaître, en laissant le champ libre à la katiba Macina", un groupe jihadiste, a-t-il plaidé. Le Premier ministre lui a indiqué qu'il irait à Mopti (centre) lundi à l'occasion de la rentrée des classes, a-t-il noté.
"Si tout ça se met en oeuvre, il ne devrait pas y avoir de difficultés pour reconduire normalement la mission des Nations unies au mois de mars prochain", selon lui.
Lors du renouvellement du mandat de la mission de l'ONU au Mali (Minusma) en juin, les 15 membres du Conseil de sécurité ont mis en garde les parties maliennes sur la nécessité d'obtenir des progrès rapides dans le processus de paix, sous peine de mettre fin à la mission.
La Minusma mobilise 15.000 personnes, dont 12.000 militaires.
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Malgré l'accord d'Alger censé isoler les jihadistes, les violences de ces derniers se sont étendues du nord vers le centre et le sud du Mali et vers le Burkina Faso et le Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits ethniques.
Avec AFP