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Le Mali presse l'ONU de soutenir la force anti-jihadistes du Sahel


Le ministre malien des affaires étrangères Abdoulaye Diop, 5 juin 2017.
Le ministre malien des affaires étrangères Abdoulaye Diop, 5 juin 2017.

Le ministre malien des affaires étrangères Abdoulaye Diop a pressé vendredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter rapidement une résolution soutenant la création d'une force africaine anti-jihadistes dans le Sahel.

Le ministre a exprimé devant le Conseil, au nom des pays du G5 Sahel, "les vives préoccupations du président (malien) Ibrahim Boubacar Keita face aux difficultés rencontrées par le Conseil pour l'adoption" de cette résolution, et il a invité les 15 membres du Conseil à l'adopter "sans tarder".

Le Mali préside actuellement le G5 Sahel.

L'annonce de cette force G5 Sahel, a-t-il souligné, "a suscité beaucoup d'espoir dans la population" et son adoption "enverra un signal fort et sans équivoque de la communauté internationale aux groupes terroristes et aux trafiquants de tous ordres".

Le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, qui composent le G5 Sahel, ont accepté en mars de constituer une force de 5.000 hommes, chargée de cette mission.

Mais les discussions sur un projet de résolution français appuyant cette force politiquement et financièrement piétinent en raison notamment des réticences des Etats-Unis.

Washington estime que le mandat confié à la force du G5 manque de précision, et qu'une simple déclaration du Conseil, plutôt qu'une résolution, pourrait être suffisante.

Les Etats-Unis, principaux bailleur de fonds des opérations de maintien de la paix, veulent aussi revoir à la baisse l'ensemble du budget de ces missions.

Le ministre malien a plaidé une nouvelle fois pour que la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) soit "dotée de moyens matériels, humains et financiers adéquats pour renforcer sa capacité opérationnelle".

L’ancien Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et président du Centre Stratégique pour la Sécurité du Sahel Sahara (Centre 4S), Ahmedou Ould Abdallah, a dit à VOA Afrique qu'on ne peut plus continuer à "blamer" les autres. Insistant sur la question de "gouvernance" en Afrique, M. Abdallah déclare que "nos pays doivent préparer des responsabilités et les assumes".

Ahmedou Ould Abdallah joint par Eric Manirakiza
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L'ONU doit renouveler avant fin juin le mandat de ces quelque 12.000 Casques bleus, en butte à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières.

Le représentant de l'ONU au Mali Mahamat Saleh Annadif a lancé lui aussi un appel aux pays membres pour "combler les lacunes opérationnelles" de la Minusma, qui manque notamment de véhicules blindés et d'hélicoptères.

Il a souligné que "les terroristes se renforcent et étendent leurs zones d'action et d'influence", notamment dans le centre du Mali.

Face à eux, "le manque d'un bataillon d'escorte et de combat et le manque d'hélicoptères constituent des handicaps certains".

M. Annadif a précisé par ailleurs à des journalistes que la Minusma avait besoin de véhicules blindés et d'une dizaine d'hélicoptères supplémentaires.

Il a aussi déploré qu'une force d'intervention rapide composée de Casques bleus sénégalais n'aie pas encore été déployée dans le centre du Mali.

M. Annadif se dit prêt à conclure "un accord de partenariat" avec la force G5 Sahel.

Pour l'ambassadeur français François Delattre, les mandats de la Minusma et de la force G5 sont "tout à fait complémentaires". Il a affirmé à la presse que les discussions sur la résolution française "se poursuivent dans un bon esprit" et qu'"une forte majorité du conseil est en faveur de notre texte".

Avec AFP

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