"Sommes-nous un véritable partenaire ou juste un voisin dont on a peur ?", s'interroge le chef de la diplomatie marocaine dans une interview au quotidien autrichien Die Presse publiée jeudi.
Nasser Bourita souhaite à cet égard de la "clarté" de la part de l'Europe, appelée à "mettre à jour sa vision de l'Afrique".
"On ne peut pas demander au Maroc son aide sur la question migratoire et dans la lutte contre le terrorisme tout en traitant le pays comme un objet", dit le ministre qui plaide pour un partenariat "de confiance" et d'égal à égal" avec l'Europe.
A cet égard, il a réaffirmé son opposition au concept de centres d'accueil hors-UE envisagé par l'Union européenne pour externaliser la gestion des flux migratoires hors de ses frontières.
Depuis la fermeture progressive des routes migratoires en Méditerranée orientale (Turquie-Grèce) et centrale, via la Libye (ou la Tunisie) et l'Italie, la pression migratoire s'est accentuée sur le Maroc. Les réseaux de trafic de migrants ont accru leurs activités au départ des côtes du pays, principalement à destination de l'Espagne.
L'Union européenne a fait part de sa volonté de coopérer davantage avec l'Afrique du nord pour endiguer le flux des arrivées.
Il y a toutefois en Europe "un contexte politique qui rend le problème plus important qu'il n'est en réalité", estime encore M. Bourita, rappelant que la "part essentielle des migrations en Afrique, soit 84%, se déroule à l'intérieur de l'Afrique" et non à destination de l'Europe.
Avec AFP