"Cette conférence ouvre un nouveau chapitre dans la coopération entre le Soudan et la communauté internationale pour la reconstruction du pays", a salué le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, qui co-présidait la réunion virtuelle.
L'aide sera notamment affectée à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Les Soudanais font en effet face à une pénurie de médicaments, provoquée par une chute des importations liée à la crise économique.
- "Sans précédent" -
Le pays a enregistré près de 8.900 cas dont environ 550 décès, selon les chiffres officiels.
Les Etats-Unis vont contribuer à hauteur de 356,2 millions de dollars à l'aide annoncée jeudi.
Même si par ailleurs Khartoum est toujours sur la liste noire américaine des Etats soutenant le terrorisme, ce qui bloque les investissements étrangers, les aides internationales et complique les importations.
Le Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok, a dans la foulée salué un résultat "sans précédent", qui jette des "bases solides pour aller de l'avant".
Après une récession en 2019 (-2,5%), le Soudan devrait enregistrer une nouvelle contraction de son économie (-8%) en 2020, selon le Fonds monétaire international.
Plus d'un an après la chute du président Omar el-Bechir sous la pression de la rue, le pays doit aussi composer avec une hausse des prix galopante, une énorme dette publique et de faibles réserves de devises étrangères.
Ce dernier élément joue un rôle majeur dans la pénurie.
Depuis l'indépendance en 2011 du Soudan du Sud, dont la production pétrolière était une source de richesse pour Khartoum, les rentrées de devises ont chuté.
Les manifestations contre les hausses de prix se multiplient, faisant craindre un échec de la transition démocratique.
Les pays signataires et le Soudan ont d'ailleurs convenu, selon la déclaration finale de la conférence, de "fermement fonder (l'aide financière) sur la poursuite des progrès vers l'établissement d'un système politique démocratique et civil". "Un Soudan prospère et démocratique constituera un pilier important de la stabilité dans la région", ont-ils affirmé.
- "Premiers progrès" -
Ils ont salué les "premiers progrès" réalisés depuis un an, dans le recouvrement des biens mal acquis de l'ex-président et de son entourage. La communauté internationale voit aussi d'un œil favorable l'abrogation d'une "législation discriminatoire à l'égard des femmes".
"Des mesures sont prises pour obliger les auteurs d'atrocités passées à rendre des comptes", ont aussi relevé les pays donateurs, saluant en outre la signature de "plusieurs accords" de paix en vue de la conclusion d'un accord global.
Mais pour obtenir de futurs financements, les contributeurs ont souligné que le Soudan devrait entreprendre de nouvelles réformes économiques et sociales, notamment en améliorant la transparence.
Reste le problème de l’endettement du Soudan, évalué à environ 70 milliards de dollars.
Sur ce point, "la France a réitéré son offre d'accueillir une conférence de haut niveau lançant le processus d'allégement de la dette et permettant la pleine réintégration du Soudan dans la communauté économique internationale", souligne le communiqué final.