Ils sont récompensés pour "leurs découvertes des mécanismes moléculaires qui règlent le rythme circadien", lequel s'étend sur 24 heures et permet aux êtres vivants de s'adapter aux différents moments de la journée et de la nuit, a annoncé l'Assemblée Nobel.
Le rythme circadien permet notamment de régler les besoins en sommeil et nourriture et d'adapter la pression artérielle et la température corporelle.
Les trois chercheurs "ont pu s'introduire dans notre horloge biologique et élucider son fonctionnement interne. Leurs découvertes expliquent comment les plantes, les animaux et les êtres humains adaptent leur rythme biologique pour qu'il se synchronise avec les révolutions de la Terre", a précisé le jury.
A partir de l'observation de mouches, les lauréats ont isolé un gène contrôlant le rythme biologique.
Ils ont montré que ce gène encode une protéine qui s'accumule dans la cellule au cours de la nuit puis est désagrégée pendant le jour. Les horloges biologiques sont gouvernées par les mêmes principes chez les organismes multicellulaires, dont l'organisme humain.
Un chercheur en pyjama
M. Rosbash, 73 ans, né dans le Missouri, a obtenu son doctorat en 1970 au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge (Etats-Unis).
Joint au téléphone par l'agence suédoise TT, il s'est dit "choqué" par l'annonce. "Je suis assis avec ma femme, en pyjama, je n'avais pas pensé à ça", a-t-il dit.
Les Nobel, "C'est la crème de la crème (...) J'aurais aimé que ma mère soit encore en vie", a-t-il ajouté.
M. Hall, 72 ans, né à New York, a fait une partie de sa carrière à l'Université du Maine, en 2002. Il est aujourd'hui à la retraite.
M. Young, 68 ans, originaire de Miami, enseigne depuis 1978 à l'université Rockefeller.
En 2016, le Nobel de médecine était allé au Japonais Yoshinori Ohsumi pour sa contribution à la compréhension du renouvellement des cellules.
Biologiste à l'Université de Tokyo, il y a mené des expériences sur le processus de l'autophagie qui ont donné des clés essentielles à la connaissance du vieillissement et de la réponse du corps à la faim et aux infections.
La médecine est traditionnellement le premier des prix Nobel décernés par les jurys suédois. Suivront la physique mardi, la chimie mercredi, la littérature jeudi, la paix vendredi et le prix d'économie le 9 octobre.
La plupart des auteurs cités cette année pour le prix de littérature, attribué en 2016 à Bob Dylan, figurent régulièrement sur les listes idéales des critiques: Don DeLillo, Adonis, Claudio Magris, Ismael Kadaré, Haruki Murakami, Jon Fosse, etc.
Quant au Nobel de la paix, le jury norvégien qui le remet devra trancher entre 318 noms pour désigner un successeur au président colombien Juan Manuel Santos, récompensé en 2016 pour son action dans un pays ravagé par un conflit de plus d'un demi-siècle.
La question nucléaire domine dans les pronostics sur fond d'escalade entre Washington et Pyongyang après le sixième essai nord-coréen mais aussi d'incertitudes sur l'accord iranien, que le président américain Donald Trump a menacé de "déchirer".
Cette année, chaque prix est doté de neuf millions de couronnes suédoises (environ 937.000 euros) que se partagent les lauréats.
Avec AFP