Depuis l'annonce de cet incident tragique, plusieurs Camerounais se sont rendus dans l'Est afin de se rassurer et constater que leurs familles ne font pas partie des victimes.
Joseph Moampi, chef traditionnel de Moampi, avoue ne pas comprendre ce qui a bien pu se passer dans son village. "Cela me fait très mal au cœur", explique-t-il.
Parmi les habitants du village qui se sont retrouvés à la chefferie, Rose Mpane, âgée de 34 ans, dont le mari a succombé à l'intoxication à l'odontol. "Mon mari souffrait des yeux, il respirait autrement", se rappelle-t-elle.
Une semaine auparavant, les populations se plaignaient de leur consommation d'odontol, un whisky local fabriqué à partir du maïs et du vin de palme, et s'évanouissaient après en avoir bu.
Le bilan actuel fait état de 30 personnes qui ont perdu la vie après avoir consommé cette boisson dans le département du Haut-Nyong et une centaine qui reçoivent encore des soins médicaux dans les hôpitaux.
Le sous-préfet d'Abong-Mbang, Richard Zengle Ntou, attire l'attention des victimes encore en vie qui ont choisi de se réfugier chez les tradi-praticiens et les hommes d'église de se rendre dans les hôpitaux.
Selon un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé, un Camerounais consomme l'équivalence de 8,4 litres d'alcool par an. Ces chiffres placent le Cameroun dans le top 10 des pays consommateurs d'alcool dans l'Afrique sub-saharienne.
Moki Edwin Kindzeka, correspondant à Yaoundé