Né à Kyebi, dans l'est du Ghana, Akufo-Addo a grandi dans une famille de l'élite politique nationale et sa maison faisait office régulièrement de siège de parti.
Son père, Edward Akufo-Addo, a été lui-même président à la fin des années 1960, et fait partie des "Big Six" (les Grands Six), tels que l'on désigne les pères de l'indépendance et de la nation ghanéenne, l'ex-Côte de l'Or, colonie britannique.
Avocat spécialisé dans les droits de l'Homme, il a exercé en France et en Angleterre avant de revenir au Ghana. Mais ce n'est qu'en 1992, lorsque le pays a retrouvé la démocratie après des décennies de régimes militaires, que Akufo-Addo s'est engagé auprès du Nouveau Parti patriotique (New Patriotic Party, NPP).
L'érudit aux petites lunettes rondes en écail avait perdu de justesse aux derniers scrutins de 2008 et 2012, affrontant toujours le même parti, le Congrès National Démocratique (National Democratic Congress, NDC).
Il avait contesté d'ailleurs les résultats de 2012 devant la Cour Suprême du Ghana, qui a finalement validé la victoire de son adversaire historique et président en exercice, John Dramani Mahama, finalement battu lors du scrutin de mercredi.
Avec un accent britannique particulièrement soigné, qu'il a entretenu lors de ses études en Angleterre, le septuagénaire a mené une campagne solide aux quatre coins du pays, certain d'y planter les drapeaux du NPP, rouge, blanc, bleu, estampillés d'un éléphant pour symboliser le changement radical.
"La stabilité et le progrès du Ghana, ainsi que la sauvegarde de la démocratie ont été notre priorité", déclarait le candidat du NPP, une semaine avant le scrutin, à Accra.
Alors que le chômage chez les jeunes est un problème majeur au Ghana, Akufo-Addo, libéral, a promis de se concentrer sur la création d'emplois, en diversifiant une économie dépendante des ressources premières (or, cacao et, plus récemment, pétrole), et en allégeant les taxes dans le secteur privé pour encourager les investissements: "un quartier, une entreprise", assène-t-il à chacun de ses déplacements.
Le président Mahama a mis du temps à s'occuper des problèmes de corruption, perçus comme étant de plus en plus généralisés dans le pays. Le nouveau président du Ghana, lui, a promis d'agir rapidement, notamment pour stopper "le robinet des prêts" conclus avec les bailleurs internationaux, qui ont selon lui, "mis notre futur sous hypothèque".
Avec AFP