Depuis sa prise de pouvoir en tant que président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba rencontre successivement les faîtières des organisations professionnelles. Le week-end écoulé, c’était le tour des hommes et femmes des médias.
"C’était pour nous raconter le pourquoi de ce coup d’État. C’est vrai qu’il nous a demandé un accompagnement vrai et sincère. Mais les medias ont cherché à comprendre dans quel sens. C’est là que le président du Faso a précisé qu’il ne demande pas que les médias fassent les éloges du MPSR, mais qu’ils fassent leur travail comme il se doit", a confié Denise Coulibaly, membre de la fédération des associations des communicateurs et journalistes culturels du Burkina.
Au delà des doléances soumises par les patrons de presse, beaucoup sont repartis satisfaits.
"Aujourd’hui nous sommes rassurés que le chef de l’Etat nous dise que la liberté de presse est une garantie. Je pense qu’il a rappelé que l’acte fondamental de notre constitution le spécifie dans un article. Il a aussi précisé que nous puissions critiquer ce qui doit l’être, que nous puissions aussi relayer avec toute la pédagogie et le professionnalisme qu’il faut, ce qui doit l’être aussi", a indiqué Mahamadi Tegna, directeur général du quotidien d’Etat Sidwaya.
Les médias privés, qui vivent exclusivement de la vente de l’information, sont très rattachées à la disponibilité de cette denrée. Pour Cyriaque Paré, le président de l’association des médias en ligne du Burkina, la communication c’est comme la nature.
"Elle a horreur du vide", a affirmé M. Paré. "Il y a donc nécessité pour les professionnels des médias de disposer de l’information qu’il faut pour savoir quoi dire aux citoyens, pour ne pas être là à broder ou à inventer des choses et à laisser libre cour aux rumeurs", a-t-il ajouté.
C’est visiblement à la satisfaction générale que les échanges ont pris fin. Mais les plus septiques attendent de voir le nouveau régime à l’œuvre avant d’apprécier.