"Nous avons décidé de renforcer les soins primaires de santé face à la Covid-19, en particulier à Bretaña, mais plus généralement dans la région de Loreto", a annoncé le ministre de la Culture, Alejandro Neyra, dans une déclaration télévisée depuis un hôpital de Iquitos, principale ville de l'Amazonie péruvienne et foyer de contamination au coronavirus.
"Nous avons décidé de reprendre le programme" de lutte contre la pauvreté et pour la santé, a ajouté M. Neyra.
Le ministre, dont le portefeuille comprend les relations avec les peuples indigènes, s'est rendu à Iquitos au chevet des 17 personnes -policiers et indigènes- blessées dans les affrontements qui se sont produits dans la nuit de samedi à dimanche.
Quelque 70 indigènes armés de lances, furieux des fuites de pétrole à répétition et de ce qu'ils estiment être de la négligence à leur encontre dans la gestion de la pandémie, avaient tenté de s'emparer d'un campement de la compagnie pétrolière canadienne PetroTal à Bretaña, dans la région de Loreto.
Les indigènes exigent que cette entreprise arrête ses activités sur un puits de pétrole qu'ils accusent d'être à l'origine d'une pollution. Après ces incidents, PetroTal, qui compte une centaine d'employés dans cette zone, a annoncé qu'elle y suspendait ses opérations.
La pandémie de coronavirus a très durement touché les dizaines de peuples indigènes d'Amazonie péruvienne. Les autorités estiment qu'à Iquitos, la principale ville de la région, 70% des habitants ont contracté le virus.
La région de Loreto est une des plus vastes et des moins peuplées du Pérou, et une des plus touchées par la pandémie. Les routes étant rares en Amazonie, le gouvernement a parachuté du matériel médical.
Plus de 21.000 personnes sont mortes du Covid-19 au Pérou, ce qui fait de ce pays de 33 millions d'habitants l'un des Etats les plus endeuillés de la planète par la pandémie.