Le pape avait annoncé son intention de se rendre à Amatrice quelques jours après le séisme qui a fait près de 300 morts, mais il n'avait pas précisé la date, expliquant vouloir une visite "à titre privé, seul, en tant que prêtre, évêque et pape".
Arrivé sur place à 09H10 (07H10 GMT), le pontife argentin s'est d'abord rendu dans les préfabriqués colorés qui accueillent plus d'une centaine d'élèves de la commune, l'école pourtant rénovée s'étant écroulée la nuit du drame.
Sur Twitter, Greg Burke, le porte-parole du Vatican, a diffusé des photos montrant le pape saluant des adolescents ou serrant les mains d'un homme visiblement ému et présenté comme ayant perdu sa femme et deux enfants dans le séisme.
Il est ensuite allé dans la "zone rouge", fermée au public en raison des pans de murs qui menacent encore de s'écrouler, pour une prière silencieuse devant les décombres qui ont enseveli des dizaines de vies.
Avant de reprendre la route en voiture pour se rendre dans d'autres localités touchées, patron de l'Italie, le pape a adressé quelques mots aux habitants à travers un petit mégaphone.
"Je pensais bien dans les premiers jours de toute cette douleur que ma visite, peut-être, dérangeait plus qu'autre chose, et je ne voulais pas déranger et c'est pourquoi j'ai laissé passer un peu de temps", a-t-il dit.
"Je suis ici simplement pour vous dire que je suis proche de vous et que je prie pour vous. La proximité dans la prière, voilà ce que j'ai à vous offrir", a-t-il ajouté avant de bénir la foule.
"En avant, courage"
"En avant, il y a toujours un avenir. Il y a tant d'être chers qui nous ont quittés, qui sont morts ici, sous les décombres. Prions la Madonne pour eux, faisons-le tous ensemble. Et regardons de l'avant. En avant, courage, et que tout le monde s'entraide, on avance mieux ensemble", a-t-il lancé.
Le pape François s'est montré très concerné par le séisme d'Amatrice: le matin du drame, il a annulé la catéchèse de son audience générale hebdomadaire, préférant prier pour les victimes. Il a aussi dépêché des pompiers du Vatican pour participer aux secours.
Début septembre, il avait aussi tenu à rencontrer le labrador noir Leo et les secouristes qui, avec son aide, ont pu sortir la petite Giorgia, quatre ans, retrouvée vivante sous le corps de sa grande soeur.
Plus d'un mois après le séisme, le gouvernement estime les dégâts à quelque quatre milliards d'euros.
"Notre pays reconstruira les territoires touchés tels qu'ils étaient auparavant, et plus beaux si possible, même", a assuré le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi.
En attendant, quelque 1.800 sinistrés étaient encore hébergés dans les villages de tentes ou des hôtels mis à leur disposition dans les zones alentours, selon le dernier bilan fin septembre de la protection civile.
Sur les quelque 17.000 bâtiments publics ou privés inspectés par des experts dans la zone touchée par le séisme, et où les répliques sont toujours nombreuses, plus de 30% ont été déclarés partiellement ou totalement inutilisables.
Avec AFP