L'étape cubaine est la première d'un voyage de huit jours qui conduira Jose Bergoglio aux Etats-Unis, où il se rend pour la première fois également: Washington, New York et enfin Philadelphie.
Le pape argentin, âgé de 78 ans, est parti peu après 08H30 GMT de l'aéroport de Rome-Fiumicino et est attendu à 16H00 (22H00 GMT) à l'aéroport José Marti de La Havane où l'accueillera le président Raul Castro.
L'accueil des Cubains ne manquera pas d'être chaleureux pour le premier pape latino-américain de l'Histoire, qui sera jusqu'à mardi à La Havane, Holguin et Santiago.
Dans la matinée de nombreux bus circulaient déjà dans la capitale pour acheminer les badauds sur le parcours du souverain pontife, qui le mènera de l'aéroport à la nonciature, à l'ouest de la ville.
Pour l'occasion, La Havane a fait peu neuve: sa cathédrale a été ravalée et de nombreuses routes et façades ont été repeintes.
C'est la troisième fois qu'un pape visite Cuba en 17 ans, après Jean Paul II (1998) et Benoît XVI (2012). Un traitement privilégié pour un petit pays, dont 10% de la population se revendique catholique, même si le nombre des baptisés est bien plus important, beaucoup mélangeant cultes afro-cubains et catholicisme.
A La Havane, le premier grand rendez-vous avec la foule sera la messe le dimanche sur la place de la Révolution, avant sa rencontre avec le président Raul Castro.
Une entrevue avec le vieux "lider maximo" Fidel Castro pourrait avoir lieu dans cette journée. François doit présider des Vêpres dans la cathédrale de l'Inmaculada Concepcion avant de rencontrer quelques milliers de jeunes Cubains.
- Dialogue entre jeunes Cubains et Américains -
Souhaitant promouvoir le rapprochement entre jeunes Cubains et Américains, Jose Bergoglio a, dans un vidéo-message diffusé avant la visite, dialogué avec deux groupes d'élèves d'écoles de La Havane et de New York, reliés par une liaison satellitaire. Ce dialogue a eu lieu dans le cadre d'un réseau associatif, Scholas Occurrentes, soutenu par le pape.
Dans son vidéo-message, François a fait aussi l'éloge de la foi et du courage des chrétiens cubains: "Cela m'aide beaucoup de penser à votre fidélité envers le Seigneur, au courage avec lequel vous affrontez les difficultés (...) et à l'amour avec lequel vous (...) vous soutenez sur le chemin de la vie".
Le pape se rendra dans des lieux symboliques: à Holguin, ville fondée par un conquistador espagnol au XVe siècle, le pape bénira la ville depuis une colline, la Loma de la Cruz, et priera près d'une croix d'où on peut voir toute l'île de Cuba.
A Santiago, le grand port tout à l'ouest de l'île, il rencontrera les évêques et récitera une prière pour l'avenir de Cuba au sanctuaire de la Virgen de la Charité del Cobre, une Vierge vénérée au delà des milieux catholiques.
La chaleur de l'accueil et l'amnistie pour plus de 3.500 détenus annoncée à l'occasion de cette visite, n'empêchent pas la persistance de difficultés au niveau des droits des institutions catholiques, notamment des écoles.
Avant la visite, dans une interview à la chaîne du Vatican CTV, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat et numéro deux du Vatican, a espéré que la libéralisation économique attendue, après une levée (de sanctions américaines) "puisse conduire aussi à une plus grande ouverture du point de vue des droits de l'Homme".
Certaines voix se sont élevées pour déplorer qu'avec la réconciliation entre l'Eglise et le régime castriste, les dissidents ne soient plus aussi écoutés. Le pape ne prévoit en effet pas de les recevoir séparément.
Avec cette tournée, l'accent sera probablement mis sur le rapprochement cubano-américain, dans lequel le pape a joué un rôle décisif.
Les allègements de sanctions concédés par Washington ont permis à certains Américains de gagner l'île pour voir le pape François.
"Je n'ai jamais cru que je pourrais venir à Cuba, (mais) l'opportunité s'est présentée, c'était comme si un rêve se réalisait", se réjouissait samedi Cathy Donn, 56 ans, qui fait partie d'un groupe de 187 Américains venus avec à l'archevêché de Miami.
Avec AFP