L'arrivée des migrants doit pousser l'Europe "à redécouvrir son patrimoine culturel et religieux propre, de sorte que, reprenant conscience de ses valeurs sur lesquelles elle s'est édifiée, elle puisse en même temps maintenir vivante sa tradition et continuer à être un lieu accueillant, annonciateur de paix et de développement", a souhaité le pape argentin.
Dans un entretien à VOA Afrique, le Père Janvier Marie Gustave Yameogo, chargé de l'Afrique et du secteur francophone au Secrétariat pour la Communication du Vatican, affirme que ce discours - "une belle coutume", d'après les mots du Pape - a permis au souverain pontife de faire le point sur les grands dossiers internationaux.
Et pour lui, "la construction de sociétés inclusives exige comme condition une compréhension intégrale de la personne humaine, qui peut se sentir vraiment accueillie quand elle est reconnue et acceptée dans toutes les dimensions qui constituent son identité, y compris religieuse".
Le souverain pontife a rappelé au passage que la Déclaration universelle des droits de l'Homme comprenait "le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, qui inclut le droit à la liberté de changer de religion".
"On sait malheureusement combien le droit à la liberté de religion est souvent violé et la religion devient souvent soit l'occasion de justifier idéologiquement de nouvelles formes d'extrémisme, soit un prétexte à l'exclusion sociale, voire à des formes de persécutions de croyants", a-t-il noté.
Le pape a souligné que migrants et réfugiés mettaient le cap vers l'Europe pour y trouver "paix et sécurité", "fruit d'un long cheminement né des idéaux des pères fondateurs du projet européen après la Seconde guerre mondiale".
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"L'Europe doit être fière de ce patrimoine, fondé sur certains principes et sur une vision de l'homme qui plonge ses bases dans son histoire millénaire, inspirée par la conception chrétienne de la personne humaine", a insisté François.
Rendant hommage aux efforts d'accueil de la Grèce et de l'Allemagne, le pape a aussi exprimé une "gratitude spéciale" à l'Italie pour ses "exemples positifs d'intégration". A deux mois des élections législatives italiennes du 4 mars, il a toutefois émis le voeu que les difficultés économiques persistantes du pays ne conduisent pas à "des fermetures" à l'avenir.
Avec AFP