Dans sa lettre, le pape s'est déclaré inquiet devant "les morts, les blessés et les personnes arrêtées" lors des manifestations contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, a indiqué la conférence épiscopale dans un communiqué.
"Il a adressé un appel pressant au gouvernement et (...) à la société vénézuélienne pour que l'on évite toute nouvelle violence, pour que les droits de l'Homme soient respectés et pour que l'on recherche des solutions négociées à la grave crise" que vit le pays, selon la même source.
Le 30 avril, sur la place Saint-Pierre, le Pape avait déjà appelé à mettre fin aux violences au Venezuela et à trouver "des solutions négociées" à la crise.
Le bilan des rassemblements de l'opposition qui ont débuté le 1er avril pour réclamer des élections générales est de 36 morts, des centaines de blessés et des centaines d'arrestations.
M. Maduro, qui refuse d'organiser des élections générales, a en revanche décidé la convocation d'une assemblée constituante "populaire" chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Cette initiative vise selon lui à "réconcilier le pays" et à contrecarrer des plans pour le chasser du pouvoir. Elle a été immédiatement rejetée par l'opposition.
Les évêques ont eux aussi rejeté la décision de M. Maduro, qu'ils jugent "dangereuse pour la démocratie". La convocation d'une assemblée constituante "a été perçue par l'immense majorité de la population comme une initiative éloignée des besoins urgents du pays et comme un pas supplémentaire dans le processus pour saper l'état de droit", déclare la conférence épiscopale.
Ce dont les Vénézuéliens ont besoin, poursuit l'Eglise, c'est "de nourriture, de médicaments (qui manquent beaucoup), de liberté, de sécurité personnelle et juridique, et de paix".
La conférence épiscopale rejette en outre "le caractère répressif" du gouvernement qui s'exprime par "l'étouffement de la légitime protestation" de l'opposition "avec une violence excessive et inhumaine, générée par les organes de sécurité de l'Etat et par les groupes armés appelés 'colectivos'".
L'opposition affirme que ces groupes armés qui interviennent contre des manifestations sont organisés par le pouvoir.
Avec AFP