"Quand une personne (homosexuelle) arrive devant Jésus, Jésus ne va certainement pas dire 'Va-t-en, car tu es homosexuelle'", a dit le pape lors d'une conversation avec des journalistes à bord de l'avion papal, qui le ramenait au Vatican après un déplacement à l'étranger.
Lors de son premier voyage en tant que souverain pontife, en 2013, le pape François s'était illustré en déclarant "Qui suis-je pour juger?", en référence à l'homosexualité.
Dimanche, il a développé des discours tenus en Géorgie, où il a dénoncé samedi une "guerre mondiale" contre le mariage, citant l'introduction de notions de genre dans les programmes scolaires, français notamment.
En tant que prêtre, archevêque et même pape, a-t-il raconté, il a accompagné des personnes homosexuelles.
"Je les ai accompagnées, je les ai amenées plus près du Seigneur", a-t-il dit. "Certaines n'ont pas pu (obéir aux enseignements de l'Eglise) mais je les ai accompagnées et n'en ai abandonnées aucune", a-t-il poursuivi.
Reprenant ses propos de la veille, le pape François s'est expliqué: "Ce dont je parlais est le fléau présent aujourd'hui qui consiste à endoctriner les gens avec la théorie du genre."
"C'est une chose pour une personne d'avoir ces tendances, cette option, et même de changer de sexe", a-t-il dit.
"C'en est une autre d'apprendre la théorie du genre dans les écoles (...) pour changer les mentalités. Je qualifie cela de colonisation idéologique", a-t-il poursuivi, jugeant cet apprentissage "contre nature".
L'expression "théorie du genre" est principalement utilisée par ses détracteurs. Les sociologues qui utilisent le concept de genre pour qualifier des différences hommes-femmes issues de facteurs sociaux et culturels plutôt que biologiques préfèrent parler de "champ d'études".
En France, les "Outils égalité filles-garçons", qui ont succédé à l'école aux "ABCD de l'égalité" expérimentés en 2013 à l'initiative de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits des femmes, entendent déconstruire les stéréotypes sexistes.
Avec Reuters