Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Le parlement du Pakistan fait chuter le Premier ministre Imran Khan


Le Premier ministre pakistanais Imran Khan parle lors d'une interview à Islamabad, au Pakistan, le 4 juin 2021.
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan parle lors d'une interview à Islamabad, au Pakistan, le 4 juin 2021.

Le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, a été démis de ses fonctions samedi par une motion de défiance déposée par l'opposition pourtant minoritaire au sein de l'Assemblée nationale.

M. Khan, 69 ans, s'était hissé au pouvoir en 2018.

C’est peu après minuit, heure locale, que le vote a démarré, quelques minutes après que le président de l'Assemblée, Asad Qaiser, a annoncé sa démission de manière inattendue.

M. Qaiser a invité un haut responsable de l'opposition, Ayaz Sadiq, à présider la session extraordinaire, dénonçant au passage une "conspiration étrangère" visant à évincer le chef du gouvernement.

En tout, 174 élus ont voté en faveur de la motion de défiance, soit la majorité de la chambre basse qui compte 342 députés au total.

Élection du nouveau Premier ministre

Avec la chute de M. Khan, les élus devront désormais élire un nouveau Premier ministre et une nouvelle équipe gouvernementale. De source autorisée, ce vote devrait avoir lieu lundi.

Shehbaz Sharif, le chef du parti de la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N), a déjà été désigné comme candidat unique de l'opposition au poste de Premier ministre.

M. Khan, ancienne star du cricket, avait perdu sa majorité à l'approche du vote après que 20 législateurs de son parti ont fait défection. Les principaux partenaires de la coalition ont également changé de camp et rejoint l'opposition.

Son parti, le PTI, reste pourtant la plus grande force politique du pays, comptant 135 sièges à l'Assemblée nationale.

Décision de la Cour suprême

Le vote de samedi intervient après que la Cour suprême du Pakistan a jugé, plus tôt dans la semaine, que M. Khan avait agi de manière inconstitutionnelle en prononçant la dissolution du Parlement après une première tentative de le démettre de ses fonctions.

Pour M. Khan, sa chute est le résultat de l'ingérence des États-Unis dans la politique pakistanaise. Des accusations rejetées en bloc par Washington.

Le Premier ministre déchu a affirmé dans son discours qu'il était puni par Washington pour avoir visité la Russie et mené une "politique étrangère indépendante" pour le Pakistan. Il avait en effet rendu visite au président Vladimir Poutine le jour où les troupes russes envahissaient l'Ukraine.

Instabilité chronique

S’il est vrai que Imran Khan est le tout premier chef du gouvernement pakistanais à être évincé par un vote de défiance, il n’en demeure pas moins qu’aucun Premier ministre élu n'a effectué un mandat complet de cinq ans depuis la fondation du pays il y a 75 ans.

XS
SM
MD
LG