La justice congolaise a nié avoir délivré des convocations à deux personnalités de l'opposition, Martin Fayulu et Théodore Ngoy.
Leur avocat parle plutôt d'annulation des poursuites par le parquet près la Cour d’appel de Gombe/Kinshasa.
Me Peti Peti, qui défend les deux opposants, affirme avoir eu la confirmation du procureur général que des poursuites contre ses clients ont été annulées.
L'avocat de MM. Fayulu et Ngoy s'est tout de même présenté au parquet malgré le déni par les autorités judiciaires.
"Le parquet m’a contacté et m’a dit qu’il n’a pas émis d’invitation pour Martin Fayulu et Théodore Ngoy. Les concernés peuvent donc vaquer librement à leurs occupations", a confirmé pour sa part le numéro un de la police à Kinshasa, le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo.
"Deux huissiers étaient bien venus me déposer mon invitation au parquet et celle de Martin Fayulu. Je les ai signées et fait des annotations dessus. J’avais bien pris le soin de demander leurs cartes d’huissiers de la justice qu’ils m’ont présentées à distance", rétorque M. Ngoy.
Avant le démenti, une présence policière importante était aperçue autour de la résidence de Martin Fayulu, selon des témoins.
Le week-end dernier, une association, le Centre de réflexion juridique de la lutte contre l’impunité (CRJLI), avait annoncé avoir porté plainte contre MM. Fayulu et Ngoy.
Le CRJLI les accuse d’avoir incité la population à la désobéissance civile et d'avoir attenté à la vie du président Tshisekedi. Le CRJLI reproche aussi à M. Ngoy, qui est un avocat assermenté, de divulguer publiquement le contenu des consultations avec ses clients, à savoir deux juges impliqués dans une saga politico-judiciaire.
Il s'agit deux juges de la Cour constitutionnelle qui refusent leur mutation par le chef de l'État à la Cour de cassation car ils estiment que le président Tshisekedi a outrepassé son autorité. Il y a environ une semaine, Martin Fayulu a dit vouloir porter main forte aux intentions de M. Ngoy de les soutenir dans leur quête.
Me Ngoy, leur avocat, soutient que la mutation de ces magistrats a violé la Constitution et par conséquent le président Tshisekedi s’est rendu coupable d'un manquement susceptible d'engager la procédure de destitution par le pouvoir législatif dominé par des élus issus de la formation politique de l'ancien président Joseph Kabila.