"Des dizaines de milliers de militants du parti CNDD-FDD" (au pouvoir), ont défilé dans les rues de Bujumbura, selon le compte twitter du parti, qui a évoqué "une marée humaine (...) pour dénoncer un rapport biaisé et sans effets".
Le secrétaire général du CNDD-FDD, le général Evariste Ndayishimiye, s'en est pris à l'ONU et aux "diables" européens.
Le 4 septembre, des enquêteurs de l'ONU avaient appelé la CPI à enquêter "dans les plus brefs délais" sur des crimes contre l'humanité commis par des agents de l'Etat au Burundi, dont des exécutions extrajudiciaires, des détentions arbitraires, des actes de torture et des violences sexuelles.
L'Union européenne, bête noire du pouvoir burundais depuis les sanctions prises contre lui après son refus de négocier avec l'opposition, est accusée d'être "l'instigatrice" des rapports de l'ONU et des ONG, qui dénoncent les graves violations des droits de l'homme dans le pays.
"Je mets en garde l'ONU, si elle approuve, si elle adopte ce rapport des experts, elle sera détruite", a lancé le général Ndayishimiye aux manifestants rassemblés sur un terrain de football de Bujumbura.
Des dizaines de camions ont acheminé les manifestants de l'intérieur du pays depuis vendredi, selon des témoins.
Le Burundi traverse une crise violente depuis la décision, en avril 2015, de M. Nkurunziza de briguer un troisième mandat controversé, obtenu en juillet de la même année.
Les violences qui ont accompagné cette crise ont fait 500 à 2.000 morts, selon les sources (ONU et ONG) et ont poussé à l'exil plus de 425.000 Burundais.
Le Burundi a notifié sa décision de se retirer de la CPI, et cette dernière a désormais jusqu'au 27 octobre pour ouvrir une enquête de son propre chef.
Avec AFP