Surnommé "le roi du poulet" pour avoir fait fortune dans l'agro-alimentaire, l'homme d'affaires, qui préside le patronat béninois, était arrivé troisième avec 22% des voix au premier tour de l'élection présidentielle de mars au Bénin. Il s'était rallié au deuxième tour à Patrice Talon, devenu président.
M. Ajavon, qui a dénoncé un complot, a été arrêté le 28 octobre avec trois de ses employés, après la découverte, le matin au port de Cotonou de près de 14 millions d'euros de drogue dans un conteneur chargé de cartons de gésiers de dinde, destiné à sa société, Comon SA.
La gendarmerie avait déclaré à la presse avoir "retrouvé dans le conteneur environ 18 kg de cocaïne pure d'une valeur estimée à environ 9 milliards de francs CFA".
Après son arrestation, l'homme d'affaires a été mis sous mandat de dépôt puis présenté aussitôt à ses juges.
"C'est une procédure normale la comparution immédiate et ce n'est pas la première fois que cela arrive au tribunal de Cotonou", a déclaré un magistrat.
Le procès se déroulait devant le tribunal de première instance de Cotonou au moment où des centaines de sympathisants, amis et soutiens de l'homme d'affaires étaient massés aux abords du parquet.
Des chicanes installées le long de l'entrée du tribunal, un important détachement de la police et de la gendarmerie qui filtre les entrées et sorties du parquet n'ont pas dissuadé la foule de sympathisants et autres soutiens de l'homme d'affaires à prendre d'assaut les abords du parquet.
"Nous sommes ici pour exiger la libération pure et simple de Sébastien Ajavon", a lancé au milieu de la foule un homme répondant aux injonctions d'un policier.
Ce vendredi était la date butoir légale pour le parquet pour se prononcer sur une relaxe ou non de l'homme d'affaires. Au Bénin, la garde-à-vue peut durer jusqu'à huit jours pour une affaire de trafic de drogue.
Avec AFP