Le ministre de la Défense Lloyd Austin "partage les inquiétudes que beaucoup de ces groupes d'anciens combattants et de ces vétérans ont pour nos alliés afghans qui sont toujours là-bas et qui veulent quitter le pays", a indiqué M. Kirby au cours d'un point de presse. "Nous pensons que c'est pour nous une obligation sacrée envers ceux qui nous ont aidés depuis 20 ans."
"Le ministère salue l'opportunité de continuer à communiquer avec eux, à dialoguer avec eux, et nous allons essayer de consolider ces communications", a-t-il ajouté.
De nombreux anciens militaires américains ayant combattu en Afghanistan sont restés en contact avec leurs collègues de l'armée afghane ou les interprètes afghans avec qui ils ont partagé le quotidien et qui parfois leur ont sauvé la vie. Lorsque les talibans ont pris Kaboul le 15 août, leurs anciens collègues afghans leur ont envoyé des messages paniqués, et certains groupes se sont organisés pour les secourir.
D'anciens militaires des forces spéciales ont raconté à la chaîne de télévision américaine ABC s'être rendus à Kaboul pour une mission non-officielle qu'ils ont appelée "Pineapple Express" pour extraire d'Afghanistan d'ex-soldats d'élite afghans ou des interprètes.
Avec le soutien discret des militaires et des diplomates encore sur place, ils sont sortis de l'aéroport de Kaboul pour escorter, souvent en pleine nuit, des petits groupes de personnes de leur cache jusqu'à l'aéroport, alors encerclé par les talibans et une foule compacte d'Afghans candidats au départ. Pour prouver qu'ils étaient bien les amis du réseau, les Afghans devaient montrer une photo d'ananas ("pineapple" en anglais) sur leur téléphone.
Plusieurs groupes de vétérans comme le "Pineapple Express", qui revendique avoir sauvé au moins 630 Afghans à lui seul, se sont mobilisés et poursuivent leurs efforts aujourd'hui, les aidant à obtenir des visas ou les guidant par téléphone pour échapper aux talibans.
M. Kirby est resté vague sur la façon dont le Pentagone avait l'intention de continuer à soutenir ces groupes.
"Il n'y a pas de rôle militaire actif dans ces efforts", a-t-il précisé. "Juste le ministère de la Défense qui aide les organisateurs à établir des contacts."
Il a indiqué par ailleurs que les arrivées aux Etats-Unis de vols transportant des réfugiés afghans ne reprendraient pas avant une semaine après que cinq cas de rougeole ont été constatés parmi des Afghans récemment arrivés.
"Les vols de l'opération +Allies welcome+ vers les Etats-Unis restent suspendus à la demande des autorités sanitaires pour au moins sept jours de plus à compter d'aujourd'hui à cause des cas de rougeole récemment diagnostiqués", a indiqué le porte-parole.