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Le président et le chef de l'opposition demandent pardon pour les élections au Kenya


Le président kényan Uhuru Kenyatta, à gauche, a rencontré vendredi le chef de l'opposition Raila Odinga, à droite, pour la première fois depuis sa réélection contestée en octobre, à Nairobi, Kenya, 9 mars 2018. (Facebook/Uhuru Kenyatta)
Le président kényan Uhuru Kenyatta, à gauche, a rencontré vendredi le chef de l'opposition Raila Odinga, à droite, pour la première fois depuis sa réélection contestée en octobre, à Nairobi, Kenya, 9 mars 2018. (Facebook/Uhuru Kenyatta)

Le président kényan Uhuru Kenyatta et le chef de l'opposition Raila Odinga se sont excusés jeudi pour les mots assassins échangés lors des élections controversées de 2017, un geste symbolique devant appuyer leur promesse d'oeuvrer pour la réconciliation dans le pays.

Après une poignée de main surprise en mars symbolisant la fin de leur affrontement, les deux hommes sont cette fois tombés plusieurs fois dans les bras l'un de l'autre dans une ambiance très décontractée à l'occasion de la "prière nationale" organisée à Nairobi, un événement annuel lors duquel les leaders politiques prient pour la nation.

Comme pour renforcer la portée de leur geste, les deux hommes, qui n'ont cessé de s'appeler "mon frère", étaient accompagnés jeudi du vice-président William Ruto et du colistier de Raila Odinga, Kalonzo Musyoka, qui ont également présenté des excuses et échangé des accolades, une première depuis les élections.

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"Nous avons fait campagne l'un contre l'autre, nous avons dit des choses méchantes l'un envers l'autre, et aujourd'hui, je demande pardon et souhaite présenter mes excuses", a déclaré le président réélu en 2017, avant que les trois autres hommes ne fassent de même.

"Plus jamais un Kényan ne mourra à cause d'une élection", a embrayé Raila Odinga, en référence aux mois de violence ayant accompagné le scrutin de 2017 et fait au moins 100 victimes, la plupart tuées par la police.

En apparaissant côte à côte le 9 mars et en promettant d'oeuvrer à la réconciliation nationale, après s'être invectivés pendant des mois, les héritiers des deux plus grandes dynasties familiales kényanes avaient surpris leurs compatriotes.

Personne n'avait anticipé ce revirement au Kenya, où les changements d'alliance sont pourtant monnaie courante. Du jour au lendemain, M. Odinga, qui s'était même fait symboliquement investir président le 30 janvier, a cessé ses attaques.

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Jeudi, la "prière nationale" s'est même achevée avec la présence sur le podium des quatre hommes mais aussi du président de la Cour suprême David Maraga, pourtant vilipendé par le camp Kenyatta après la décision de cette Cour d'annuler un premier scrutin remporté par le président sortant, pour irrégularités.

Le deuxième scrutin, boycotté par l'opposition, avait également été remporté par M. Kenyatta, cette fois avec 98% des voix.

Malgré la concorde affichée jeudi, de nombreuses questions restent en suspens sur la nature exacte d'un accord conclu entre les deux hommes, destiné à combler les fractures ethniques et politiques qui parcourent le Kenya, mais qui n'a pour l'instant débouché sur aucune avancée concrète.

Deux des plus importants alliés politiques de Raila Odinga lors de l'élection 2017, Musalia Mudavadi et Moses Wetangula, qui reprochent à M. Odinga sa poignée de main avec le président, n'étaient pas présents jeudi.

Avec AFP

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