Dans son message aux Maliens à l'occasion de la nouvelle année, Bah Ndaw a déclaré que "l'essence de la Transition (résidait) dans la préparation et la tenue d'élections incontestablement propres" et "tenues à date". Le calendrier en est actuellement discuté, a-t-il dit, selon le texte de son discours publié sur les réseaux sociaux.
"Je suis l'ultime garant du processus électoral", a-t-il dit. "Je le dis clairement: personne ne prendra le processus en otage, mais en retour, personne ne doit en être exclu", a-t-il ajouté.
M. Ndaw a aussi évoqué la progression "inquiétante" du Covid-19. "La cote d'alerte est atteinte", a-t-il dit en appelant à une "mobilisation générale" des autorités religieuses et de la société civile pour le respect des gestes barrières. "Les diligences appropriées ont été entreprises en vue de l'acquisition des vaccins", a-t-il dit sans plus de précision.
Bah Ndaw, ancien officier sorti de sa retraite par les colonels qui ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta en août, a prêté serment fin septembre à la présidence, l'un des organes de la transition mis en place par les militaires.
Ces derniers ont promis de rendre les rênes aux civils après des élections. Après avoir envisagé une période de transition allant jusqu'à trois ans, les colonels se sont engagés à le faire au bout de 18 mois. L'emprise qu'ils exercent sur la transition ainsi que l'ampleur de la tâche consistant à organiser de front des élections, réformer la Constitution tout en faisant face à la propagation jihadiste ainsi qu'aux multiples maux du pays suscitent cependant des interrogations sur la réalisation de cette promesse dans les temps.
Le Mali est pris dans la tourmente depuis les insurrections indépendantistes et jihadistes parties du nord en 2012. Un accord de paix a été signé avec les indépendantistes. Mais les agissements des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'organisation Etat islamique se sont propagés, malgré le déploiement de forces françaises et internationales. Les attaques jihadistes se doublent de violences intercommunautaires. Des milliers de civils et militaires ont été tués depuis 2012.
En dépit des doutes sur les capacités de l'armée malienne, Bah Ndaw a assuré que "l'ennemi perd du terrain". Il a exprimé la reconnaissance de son pays aux soldats étrangers.