"Le chef de l’Etat Pierre Nkurunziza offre une enveloppe (d’argent) à sa fille Naomie Nkurunziza, qui s’est bien comportée au foyer", a indiqué la RTNB dans un tweet publié dans la nuit de mercredi à jeudi, sans préciser le montant.
"Elle est laborieuse, et aime la culture burundaise et le sport, dixit Pierre Nkurunziza", a ajouté la RTNB, reprenant les mots utilisés par le chef de l’État lors des festivités officielles de la fête du travail, au stade de Rumonge, à environ 80 km au sud de Bujumbura.
Le président burundais a pris l’habitude de distinguer depuis une dizaine d’années le 1er mai les "travailleurs" les plus méritants de l’année. Outre sa fille, il a récompensé de hauts cadres de l’Etat, des agriculteurs, l'équipe nationale de football, un judoka, des gouverneurs et des administrateurs de commune, qui ont excellé dans leurs domaines respectifs.
M. Nkurunziza a déjà récompensé de la sorte ces dernières années un de ses fils, Jonathan, qui n'avait que cinq ans à l’époque, son épouse Denise Bucumi et une de ses bonnes d’enfant.
"Les prix de Nkurunziza à son épouse et à ses enfants me rappellent le dictateur (ougandais) Idi Amin Dada accordant des décorations militaires à son fils de 5 ans! Que de ressemblances entre ces deux dictateurs ubuesques et sanguinaires", a tweeté jeudi Pacifique Nininahazwe, l’une des figures de la société civile en exil.
En récompensant sa fille, M. Nkurunziza a voulu signifier que "la reconnaissance n'est pas une affaire de l'Etat ou des organisations, que c'est plutôt un réflexe que tout le monde devrait avoir", a réagi auprès de l’AFP son porte-parole Jean-Claude Karerwa Ndenzako, ajoutant que l'argent donné à sa fille était "tiré de sa propre poche".
Le Burundi est en crise depuis que M. Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé. Il avait été réélu en juillet de la même année.
Les violences qui ont accompagné la crise ont fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, d'après les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête.