Premier dirigeant soudanais à être reçu par le gouvernement américain aux Etats-Unis depuis 1985, il en a fait une priorité.
"Le gros morceau était bien sûr la question du retrait du Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme", a-t-il dit lors d'une conférence organisée par le cercle de réflexion Atlantic Council, après avoir rencontré des hauts responsables du département d'Etat, du Trésor et du Congrès américains.
"Cette question entrave tellement de processus, la dette, l'investissement mais aussi l'ouverture du pays au sens large", a-t-il relevé.
Mais les discussions entamées ces derniers mois avec les Américains "progressent très bien", a-t-il assuré. "Nous nous comprenons mieux, sur ce dossier, à chaque fois que nous nous parlons."
La visite d'Abdallah Hamdok coïncide avec un réchauffement spectaculaire des relations entre les Etats-Unis et le Soudan, rendu possible par la chute en avril de l'ex-président Omar el-Béchir et la mise en place d'un gouvernement de transition dirigé par un civil, qui a engagé de vastes réformes.
Mercredi, Washington a annoncé sa décision de nommer un ambassadeur à Khartoum pour la première fois depuis 23 ans.
Sans être rompues, les relations étaient au plus bas pendant les 30 années de régime d'Omar el-Béchir, renversé au printemps sous la pression de la rue.
Depuis 1993, le Soudan est inscrit sur la liste noire américaine des "Etats soutenant le terrorisme" pour avoir notamment accueilli le chef jihadiste du réseau Al-Qaïda Oussama ben Laden. Ces dernières années, toutefois, Washington avait progressivement renoué avec Khartoum, saluant des progrès dans la lutte antiterroriste, jusqu'à lever en 2017 un embargo économique vieux de 20 ans.
Avant même la chute de l'ancien régime, un retrait de la liste noire était devenu envisageable, et le gouvernement américain n'exclut pas d'y parvenir mais prévient qu'il faudra du temps.
Parmi les obstacles soulevés par des parlementaires américains qui ont rencontré Abdallah Hamdok figure la question des réparations financières aux familles de victimes des attentats contre les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie, perpétrés en 1998 par Al-Qaïda. Des juges américains ont en effet établi une responsabilité du Soudan.
"Nous aussi, en tant que nation, nous sommes victimes du terrorisme infligé par l'ancien régime", a souligné le Premier ministre.
"Mais nous l'acceptons", a-t-il ajouté, évoquant des négociations en cours sur les réparations. "Nous faisons des progrès et nous espérons parvenir à une conclusion", a-t-il dit, affichant son optimisme.
Avec AFP