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Le Premier ministre tunisien veut "mettre en pièces" la corruption


Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed donne un discours au Parlement, à Tunis, le 26 août 2016.
Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed donne un discours au Parlement, à Tunis, le 26 août 2016.

Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed a indiqué dimanche vouloir "mettre en pièces" la corruption dans son pays, promettant une "guerre" "de longue haleine" qui "ne protègera personne", à la suite d'un spectaculaire coup de filet.

Le gouvernement a récemment procédé à une dizaine d'arrestations impliquant hommes d'affaires, contrebandiers présumés et même un ancien responsable de la sécurité, une démarche qui a marqué l'opinion dans un pays où népotisme et corruption ont largement motivé la révolution de 2011 et restent perçus comme un puissant frein à la relance économique.

"J'entends certains dire que c'est une campagne. Non, nullement, il s'agit plutôt d'une politique d'Etat. (...) La corruption chez nous est généralisée", réagit M. Chahed dans un entretien à deux quotidiens locaux (La Presse et Assabah).

"Notre but est de mettre en pièces les systèmes de la corruption. (...) La lutte anticorruption est une guerre continue, de longue haleine et procède d'une politique soutenue", poursuit-il, laissant entendre que d'autres interpellations suivront.

Depuis l'arrestation le 23 mai de l'homme d'affaires Chafik Jarraya, connu pour ses liens avec le monde politique et médiatique, il s'agit du premier exercice de pédagogie de l'exécutif à destination de l'opinion publique.

Si beaucoup ont exprimé l'espoir que ce coup de filet marque le coup d'envoi d'une vaste opération "Mains propres", de multiples interrogations ont émergé en l'absence d'explications officielles.

Assurant être "en commune harmonie avec le président" Béji Caïd Essebsi, le Premier ministre promet également que "cette guerre anticorruption (...) ne protègera personne".

M. Chahed écarte par ailleurs les accusations selon lesquelles ce coup de filet aurait été déclenché comme contre-feu à la montée en puissance de mouvements sociaux, notamment dans le sud du pays.

En revanche, alors que certaines personnes interpellées sont accusées de "complot contre la sûreté de l'Etat" pour leur financement présumé de troubles sociaux, M. Chahed met en garde contre "le triptyque terrorisme-corruption-contrebande".

"C'est un système observable partout (...). Même les protestations sociales sont mises à profit par ce système. Les terroristes aussi en profitent", dit-il.

Il rejette enfin les critiques sur le recours à l'état d'urgence --en vigueur depuis plus d'un an et demi-- pour procéder aux arrestations.

"A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles", dit-il, en ajoutant: "D'autres actions sont prévues dans ce cadre (...) Les gens devront s'y habituer" "comme dans le cadre de la lutte antiterroriste".

Avec AFP

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