"La référence la plus importante ne saurait être l'intérêt de l'Etat ou la sécurité nationale, mais l'homme", a dit l'archevêque Stanislaw Gadecki lors d'une conférence de presse donnée au lendemain de la Journée mondiale des Migrants.
"L'intérêt général au détriment de l'individu a toujours été présent dans toutes sortes de doctrines terroristes de l'Etat", a dit Mgr Gadecki.
"Chacun voudrait vivre en sécurité, mais notre position n'aurait pas grand-chose à voir avec le christianisme", a encore dit le président de la conférence épiscopale. Dans ce cas "l'égoïsme personnel, le souci de préserver sa sécurité prime sur l'altruisme, l'attitude qui doit viser à aider l'autre".
Il a demandé qu'on garantisse aux réfugiés leur sécurité et l'accès aux services de base, et qu'on trouve des "solutions alternatives" à la détention de ceux qui franchissent les frontières illégalement, citant l'appel à l'hospitalité lancé la veille par le pape François depuis le Vatican.
En phase avec une bonne partie de la société et du clergé, le gouvernement conservateur polonais, qui s'aligne généralement sur les positions de l'épiscopat dans les questions relevant de la doctrine sociale de l'Eglise, invoque avec constance la sécurité nationale pour expliquer son refus d'accueillir des réfugiés, et notamment le rejet des quotas qu'avait cherché à introduire la Commission européenne.
Il souligne aussi l'assistance qu'il apporte aux candidats à la migration dans leurs pays d'origine, pour les aider à rester chez eux.
Mais certains évêques n'hésitent pas à aller à contre-courant. Ainsi en octobre, le primat, l'archevêque Wojciech Polak, a menacé de suspension tout prêtre qui participerait à une manifestation contre l'accueil de réfugiés.
Avec AFP