"Tous ceux qui sont appelés par la commission doivent obtempérer, quiconque refusera d'obtempérer, je le répète, fera face à la loi", a déclaré le président Bio, en fonctions depuis dix mois, lors d'une cérémonie de lancement.
Il s'était engagé lors de sa campagne à mener une lutte vigoureuse contre la corruption et le gaspillage des fonds publics. Les auditions de la commission, créée en octobre, doivent débuter le 4 février, pour une durée de six mois. Elles seront menées par trois juges, Biobele Georgewill (Nigeria), William Annan Atuguba (Ghana) et Bankole Thompson (Sierra Leone).
"Nous nous sommes préparés pour faire face à la force entière de la loi qui est meilleure que la guerre", a déclaré Alhaji Foday Yansaneh, secrétaire général de l'ex-formation au pouvoir l'APC, lors d'une conférence de presse, quelques heures après le lancement de la commission. "L'APC constate avec consternation que le président (Bio) a lancé la commission d'enquête sans prendre en compte nos préoccupations et les services de l'Etat".
"Notre position sur la commission d'enquête reste sacro-sainte", a de son côté dit le porte-parole de l'APC, Cornelius Deveaux, estimant qu'elle est "anticonstitutionnelle".
Les juges de la Commission doivent notamment entendre les ex-président et vice-présidents sous Koroma (septembre 2007 - avril 2018) et les chefs de départements et d'agences gouvernementales pendant cette période.
"La corruption est une menace au développement national. On ne peut pas arrêter la lutte contre (ce fléau)", a ajouté le chef de l'Etat sierra-léonais.
"La commission d'enquête n'est pas une chasse aux sorcières mais une reddition des comptes démocratiques et une lutte contre l'impunité", a déclaré le ministre de la Justice, Priscilla Schwartz, en allusion à des critiques de l'ex-pouvoir.
Plusieurs ex-responsables ont été arrêtés ces derniers mois, à la suite de la publication le 4 juillet d'un rapport accablant sur la "corruption galopante" sous l'administration Koroma.
L'économie de cette ancienne colonie britannique, gangrenée par la corruption, a été dévastée par une guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts. Elle reste fragile après les chocs de l'épidémie d'Ebola en 2014-2016 et de la chute des cours mondiaux des matières premières.
Avec AFP