En visite depuis lundi à Faya-Largeau (780 km au nord de la capitale), le président tchadien a remplacé le gouverneur, le préfet et le commandant d'une zone militaire de la région de Borkou, au moment où les inquiétudes sécuritaires grandissent dans cette région du Borkou-Ennedi-Tibesti (BET).
"Il est reproché aux responsables remplacés un laxisme et un laisser-aller", a indiqué une source locale contactée par l'AFP.
"Cette tournée de Deby à Faya intervient au moment où plane le spectre d'une rébellion aux confins Tchad-Libye", relève un observateur de la scène politique tchadienne.
Mi-août, des éléments de l'armée tchadienne avaient été attaqués à quelques km de la frontière libyenne, subissant plusieurs pertes, par des assaillants non-identifiés, a appris l'AFP de sources concordantes,
Depuis plusieurs mois, le dispositif sécuritaire a été renforcé dans les régions de l'extrême-nord (frontalier de la Libye), et de l'est du Tchad, à la frontière du Soudan, où se trouvent des rebelles tchadiens.
Contacté par l'AFP, le chef rebelle d'un mouvement basé au nord du Tchad craint qu'Idriss Déby ne "prépare une intrusion en Libye" après avoir "convoyé 200 véhicules au nord".
"Plaque tournante de toutes les rébellions au nord du Tchad, la région (du Borkou) est devenue le lieu de tous les trafics surtout avec le désordre qui règne en Libye", constate un cadre de la région.
La ville de Faya-Largeau abrite également depuis plus de vingt ans une base avancée de l'armée française, aujourd'hui rattachée à Barkhane.
"Le président Deby mène une campagne de sensibilisation à l'endroit des notables de cette région pour qu'ils ne se laissent pas séduire par les sirènes de la rébellion", a indiqué à l'AFP un haut cadre de la région.
Selon la même source, le président Déby a fait appel à l'ancien président Goukouni Weddeye (1979-1982) qui l'a rejoint jeudi à Faya.
Avec AFP