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Le président nigérian reconnaît que les 110 élèves de Dapchi ont été "enlevées"


Les affaires des jeunes filles enlevées par Boko Haram, à Dapchi, au Nigeria, le 23 février 2018.
Les affaires des jeunes filles enlevées par Boko Haram, à Dapchi, au Nigeria, le 23 février 2018.

Une semaine après la disparition de 110 élèves, à la suite de l'attaque de leur école dans le nord-est du Nigeria par des membres présumés du groupe jihadiste Boko Haram, le président nigérian, Muhammadu Buhari, a reconnu lundi qu'elles ont été "enlevées".

"Le gouvernement reste aux côtés de celles (les étudiantes de Dapchi) qui ont été enlevées", a déclaré M. Buhari lors de la visite à la présidence d'une délégation d'anciens otages de Boko Haram, libérés au début du mois.

"J'ai ordonné à toutes les agences de sécurité du pays de garantir la sécurité dans nos écoles (...) et de ramener les filles kidnappées à leurs familles", a souligné le chef de l'Etat.

C'est la première fois que ce terme est employé de manière officielle, les autorités ayant préféré parler auparavant de "disparition", et non de "kidnapping".

>> Lire aussi : Le gouvernement nigérian confirme la disparition de 110 élèves à Dapchi

Cet enlèvement de masse rappelle celui de 276 lycéennes à Chibok en avril 2014 qui avait donné à Boko Haram, dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un péché", une tragique notoriété sur la scène internationale, entraînant une vague d'émotion mondiale sur les réseaux sociaux avec le mouvement "bring back our girls".

M. Buhari avait été élu un an plus tard, sur la promesse d'éradiquer le groupe jihadiste et de retrouver les "filles de Chibok". Une centaine d'entre elles ont été depuis libérées, échangées contre des rançons et des prisonniers, ce qui, selon les observateurs du conflit, peut avoir attisé les convoitises du groupe, en perte de vitesse.

>> Lire aussi : Confusion et colère à Dapchi trois jours après l'attaque d'une école par Boko Haram au Nigeria

Vendredi le président s'est excusé auprès des parents que "ce soit arrivé", et avait qualifié cette disparition de "catastrophe nationale".

Comme en 2014, une grande confusion règne sur les circonstances de cette attaque, et les autorités n'ont confirmé que dimanche, soit six jours après les faits, que 110 jeunes filles étaient toujours disparues.

Lundi, le gouverneur de l'Etat de Yobe, où se trouve Dapchi, a sévèrement regretté le manque de sécurité dans sa province. "Je ne veux pas mettre la faute sur les autres, mais je veux qu'une chose soit claire: il n'y avait aucune présence militaire à Dpachi au moment des faits", a dénoncé Ibrahim Gaidam.

"Tout porte à croire que nos hommes, dans l'armée nigériane, ne sont pas assez nombreux", a-t-il dit, pour assurer la sécurité de cette région ravagée par l'insurrection de Boko Haram depuis 2009, qui a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés.

Si Boko Haram est largement affaibli depuis l'arrivée du président Buhari au pouvoir, la situation sécuritaire dans le pays s'est généralement détériorée, dans un pays qui compte quelque 190 millions d'habitants.

Avec AFP

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